Le nouveau gouvernement doit faire avec un baril à moins de 110 dollars : Sellal tiendra-t-il toutes ses promesses?

Le nouveau gouvernement doit faire avec un baril à moins de 110 dollars : Sellal tiendra-t-il toutes ses promesses?

Elles seront sous-tendues à l’état de santé de l’économie nationale qui demeure toujours étroitement chevillée à ses exportations d’hydrocarbures.

L’étape des passations de consignes étant réglée, la nouvelle équipe gouvernementale est désormais dans ses pénates. Place à l’action. Pour les uns, il s’agira d’oeuvrer dans la continuité du chemin tracé par leurs prédécesseurs. Pour d’autres, il s’agira de rectifier le tir. Il y aura pourtant, pour tous un dénominateur commun: la concrétisation des promesses faites pendant la campagne électorale. Des objectifs qui seront sous-tendus à l’état de santé de l’économie nationale qui demeure toujours étroitement chevillée à ses exportations d’hydrocarbures.



Particulièrement au prix du baril de pétrole. Le nouveau gouvernement doit faire avec un baril à moins de 110 dollars. Ce niveau des cours de l’or noir sera-t-il suffisant pour tenir toutes les promesses? Pour répondre à ce type de question, il est devenu incontournable de se référer aux mises en garde des spécialistes que les pouvoirs publics ont fini par entendre lorsqu’ils ne s’en font pas eux-mêmes l’écho.

La cote d’alerte ayant été fixée par la Banque d’Algérie il y a maintenant près de deux années. «L’équilibre budgétaire requiert des niveaux de prix des hydrocarbures supérieurs à 112 dollars le baril», avait prévenu Djamel Benbelkacem, son directeur-conseiller, dans un rapport présenté au début du mois de juillet 2012. L’Algérie ne peut donc feindre d’ignorer cette donnée économique dont dépendent ses générations futures. Ses recettes en devises assurent, non seulement les salaires de ses travailleurs, mais aussi les importations nécessaires à leurs consommations. Dont des produits de première nécessité (lait, céréales, légumes secs, médicaments…). La facture des importations ayant atteint un record historique en 2013. Plus de 55 milliards de dollars.

Les choses ne se présentent guère mieux pour l’année 2014. Les recettes sont en baisse. «L’Algérie a enregistré un excédent commercial de 2,6 milliards de dollars au premier trimestre 2014 contre 3,36 mds USD à la même période en 2013», nous indiquent les chiffres révélés, le 21 avril, par le Centre national de l’information et des statistiques (Cnis).

Cette conjoncture permet-elle de faire face aux innombrables annonces faites par Abdelmalek Sellal en tant que directeur de campagne du président candidat ainsi que celles qu’il a dévoilées lorsqu’il a sillonné les 48 wilayas que compte le territoire national en sa qualité de Premier ministre, à commencer par la réalisation des 700 000 logements? La question est posée d’autant plus que le baril de Brent coté à Londres se situe actuellement à moins de 110 dollars alors que le Light Sweet Crude est passé au dessus des 100 dollars, hier à New York.

La crise russo-ukrainienne n’ayant finalement que très peu influencé pour le moment le marché pétrolier. L’Algérie ne peut toutefois indéfiniment compter sur ce type de contexte géopolitique pour en tirer des dividendes.

Les promesses faites durant la campagne électorale et qui sont intervenues dans le sillage de la suppression de l’article 87 bis du Code du travail qui doit se répercuter de manière notoire sur les revenus des travailleurs, de celle des retraités et d’autres revendications salariales (cheminots, travailleurs du métro, de la santé, gardes communaux…) à venir et à satisfaire, compliquent quelque peu la concrétisation des engagements du Premier ministre.

Selon certains experts, les incidences financières de cette abrogation doivent se situer dans une fourchette allant de 9 à 11 milliards de dollars au rythme annuel. Une charge de plus que doit supporter une économie nationale portée à bout de bras par un secteur des hydrocarbures qui montre des signes évidents d’essoufflement…