“Les menaces téléphoniques dont j’ai fait l’objet ces mercredi et jeudi me renforcent plus qu’elles ne m’inquiètent”, souligne M. Aberkane.
Depuis l’annonce de sa démission de la confédération du Forum des chefs d’entreprise, le P-DG de Sogemetal, Mohamed-Arezki Aberkane, affirme être l’objet de menaces téléphoniques. “L’on me reproche d’avoir ouvert le bal en ayant choisi le plus mauvais moment pour laver l’honneur de la population de Tizi Ouzou”, indique Mohamed-Arezki Aberkane, comme pour prendre à témoin l’opinion publique.
Pour autant, le P-DG de Sogemetal ne veut pas courber l’échine. “Les menaces téléphoniques dont j’ai fait l’objet ces mercredi et jeudi me renforcent plus qu’elles ne m’inquiètent”, souligne-t-il. “J’ignorais que la sauvegarde de l’honneur d’un peuple était tributaire d’un calendrier ! Partant de ce principe, tous les moments sont autorisés pour certains et pas pour d’autres… que dire !”, ajoute le patron de Sogemetal qui a claqué la porte du syndicat des patrons, refusant de faire partie d’une organisation patronale qui “prône l’anathème et le mépris à l’égard de tout un peuple qui exprime librement et dignement une revendication”. Mohamed-Arezki Aberkane précise que sa démission du FCE n’était en rien un clin d’œil à un retour d’une médaille du mérite ou d’une consécration personnelle et égocentrique.
“Non, non et non, c’est juste pour moi un refus de conjuguer mon adhésion au FCE avec un langage vil et abject tenu par le leader du Forum. Pas plus”, souligne-t-il. “Dites-moi qui peut accepter de courber l’échine face à un tel comportement ?”, ajoute le patron de Sogemetal. Selon lui, traiter une population de “misérable”, c’est mettre le feu aux poudres à des moments de haute sensibilité. C’est un appel à la rébellion. C’est ouvrir la voie à tous les dérapages. “M. Haddad ne pouvait rien contre la locomotive en marche vers la gloire. Ni avec son bol de couscous ni avec quelques billets de banque”, estime M. Aberkane. “Un peuple en marche vers son idéal ne s’achète pas, il se conquiert”, souligne-t-il, en indiquant que les marches de l’honneur et pacifiques de tous ces jeunes se dressent telle une réponse de sagesse à la provocation et au dérapage de langage.
Le P-DG de Sogemetal insiste : “Ma démission est un acte personnel, c’est l’expression d’un penseur libre tout comme j’ai toujours tenu à le demeurer toute ma vie durant.” Cependant, il insiste “avec force” sur le respect qu’il doit à tous les membres de “cette grande formation de femmes et d’hommes chefs d’entreprise”, convaincu qu’ils constituent la puissance de l’avenir économique de notre pays. Hélas, sa déclaration de retrait du Forum semble gêner “les courtisans de son patron”.
M. Aberkane évoque que des menaces, des insultes et des invectives téléphoniques donnent plus de courage au combat. “…, tu payeras…”, assurait son interlocuteur téléphonique anonyme. “Je n’ignore pas que M. Haddad dispose encore de courtisans engagés et intéressés”, indique le patron de Sogemetal. “C’est fou, regrette-t-il, comme la concussion a englouti les fonctions régaliennes de l’État.”
Évoquant ses cours de droit constitutionnel, le P-DG de Sogemetal affirme retenir que la déliquescence de l’État entraîne irrémédiablement la fin des institutions. “Et nous y sommes”, constate-t-il. Malgré tout, M. Aberkane est “enclin au pardon à l’endroit des auteurs de ce dérapage et/ou à M. Haddad s’il en est le commanditaire”.
Par Rabhi Meziane