«La stratégie de développement SH-2030 du Groupe Sonatrach est toujours maintenue». Une réponse de Rachid Hachichi, le P-dg de la plus grande entreprise du pays, on ne peut plus claire aux interrogations nées tout juste après la destitution de l’initiateur de SH-2030, l’ex-président du Groupe, Abdelmoumen Ould Kaddour.
C’est une réplique aussi clairement déclinée que celle ayant trait aux supputations sur l’impact du mouvement qui secoue le pays depuis près de sept mois sur la relation et les négociations entre Sonatrach et ses partenaires étrangers.
En effet, M. Hachichi a balayé d’un simple revers de la main les supputations faisant état de l’impact négatif de la situation politique du pays sur les activités de l’entreprise dont il préside aux destinées depuis fin avril dernier. «Les informations sur de quelconques perturbations des relations ou des négociations entre Sonatrach et ses partenaires sont sans fondement», a-t-il confié, selon des propos rapportés par l’agence officielle, lors d’un point de presse animé, la fin de la semaine dernière, à l’issue d’une visite d’inspection des infrastructures à Hassi-Messaoud. Ceci, avant d’assurer sans trop se vouloir explicite que ses propos «seront confirmés dans les jours à venir» pour, ensuite, confier que Sonatrach poursuivra son programme d’investissement qui prévoit des dizaines de nouveaux projets dans l’amont et l’aval pétrolier et gazier pour moderniser ses installations et augmenter ses capacités de production.
Des capacités de production qui, contrairement à ce que révèlent depuis quelques mois les chiffres publiés ici et là, ne se sont pas altérées, le P-dg attestant que «Sonatrach poursuit ses efforts d’amélioration de sa production à travers les capacités déjà installées, mais également à travers l’exploration de nouveaux gisements et la recherche de nouvelles découvertes». Là, Rachid Hachichi ouvrira une parenthèse pour, d’abord, parler du domaine minier algérien, étalé sur une superficie de l’ordre de 1,5 million de km², ce qui «laisse du chemin à parcourir» puis de l’assiette énergétique en indiquant que les ressources conventionnelles ne représentent que 19% alors que l’énergie non conventionnelle représente le reste, composée de 3 % de pétrole et le reste de gaz, pour ensuite expliquer que «les 3 % de pétrole non conventionnel sont l’équivalent de 2 fois le gisement de Hassi Messaoud, alors que dans le gaz, les ressources non conventionnelles récupérables représentent 9 fois le gisement de Hassi R’mel».
Un potentiel qui équivaut à 150 années et son exploitation suivra selon «une stratégie graduelle au moment opportun». De la concurrence à laquelle fait face l’Algérie sur le marché du gaz, le P-dg de Sonatrach a reconnu qu’elle est très rude, mais la position géographique de l’Algérie et ses gazoducs alimentant l’Europe font que «les partenaires placent leur confiance en Algérie pour assurer leur sécurité énergétique» étayant son point de vue par les contrats courant sur des dizaines d’années avec des partenaires «avec un minimum de consommation garanti». Rachid Hachichi évoquera par la suite la stratégie du développement du Groupe Sonatrach, SH-2030, pour assurer, donc, que le plan suit toujours son cours et «tout ce qui est dans l’intérêt de l’entreprise sera réalisé».
Azedine Maktour