Le patron de l’UGTA dénonce un réel complot contre l’Algérie: « Le FMI est un sous-traitant du chaos »

Le patron de l’UGTA dénonce un réel complot contre l’Algérie: « Le FMI est un sous-traitant du chaos »

Sidi Said ne se fait pas de doute: le seul et unique but de «ces agressions» emballées sous forme de rapports est de torpiller notre paix sociale acquise au prix du sang et des larmes.

Le secrétaire général de l’Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, s’extrait des polémiques internes qui agitent le microcosme politique et braque la torche sur le vrai danger qui guette le pays. «Le FMI s’est découvert depuis ces derniers temps une nouvelle spécialité qui consiste à publier des rapports très négatifs sur l’Algérie. Les experts de cette institution ne veulent pas que le lait, que le pain, que l’eau soient subventionnés, ils refusent que l’Algérie distribue encore des logements sociaux, assure la gratuité des soins et d’autres transferts sociaux», affirme le secrétaire général de l’Ugta avant de trancher courroucé: «Il est de notre devoir en tant que syndicalistes de dire haut et fort que le FMI n’a absolument aucun pouvoir sur la politique économique et sociale de l’Algérie.» Le secrétaire général de l’Ugta s’exprimait à l’occasion du deuxième congrès de la Fédération nationale des banquiers et des assurances qui s’est déroulé hier, à l’Institut national d’études et de recherches syndicales à El-Achour (Alger).

Le ministre des Finances Abderrahmane Raouya, le président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance, Brahim Djamel Kassali, le président-directeur général de la Société algérienne des assurances Nacer Saïs, des P-DG de banques, le président-directeur général de Amnal, des secrétaires généraux de fédérations ont pris part à ce congrès. Abdelmadjid Sidi Saïd répondait ainsi au dernier rapport du FMI publié le 16 juillet dernier, sur l’état de l’économie algérienne, car l’institution de Bretton Woods a prévu un avenir sombre à l’Algérie, mettant en cause le financement non conventionnel adopté par le gouvernement. Tellement sombre, qu’à lire ce rapport on y voit s’élever des poussières de chaos sur le pays. L’ogre FMI est-il de retour? Non rétorque Sidi Saïd qui ajoute sous un tonnerre d’applaudissements que «la seule et unique personne qui dicte la politique sociale du pays a pour nom, Abdelaziz Bouteflika». Pour Sidi Saïd, «ces agressions qui nous viennent d’un mauvais professeur» emballées sous forme de sombres rapports ressassés et servis depuis la chute des prix du baril en 2014, ne sont en réalité qu’un alibi qui habille de «respectabilité» un désir inassouvi d’ingérence. «Le FMI veut agir au nom des autres pour déstabiliser l’Algérie. En d’autres termes, il sous-traite le chaos», assène le syndicaliste qui se définit en «soldat de la République»prenant à témoin une assistance attentive avant de rassurer que «les rapports du FMI n’auront aucune incidence sur le moral des citoyens ni l’économie du pays».

Le patron de la Centrale syndicale ne se fait aucun doute: à travers cette «littérature négative» du FMI, il y a un complot qui se trame contre l’Algérie. C’est une opération de déstabilisation par une atteinte à la paix sociale et à la stabilité sociale. «On ne touche pas à notre souveraineté nationale, fruit de 1,5 million de martyrs et fruit des martyrs du devoir national. Ces analyses qui s’apparentent à des attaques frontales contre notre pays ont des connotations de stabilisatrices», insiste Sidi Saïd, mais explique-t-il «l’Algérie a la dimension et les moyens de dépasser toutes les crises et c’est ce qui ne plaît pas à certains cercles». Ce n’est pas la première fois que le patron de la Centrale syndicale monte au créneau pour dénoncer des partis pris d’institutions et d’organismes internationaux. On l’a vu avec quelle audace il a porté l’estocade aux rapports négatifs de la Banque mondiale, du FMI et aux accusations portées par des ONG contre l’Algérie sur le dossier des migrants. La dernière sortie en date remonte à avril dernier quand, dans un communiqué cosigné avec le président du FCE, Ali Haddad, ils ont mis le holà aux ingérences et pressions des responsables de l’Union européenne.

Avant d’ajuster son tir, le SG de l’Ugta a fait un long flash-back sur la paix sociale durement arrachée par les Algériens et surtout sur la nouvelle orientation de l’action syndicale depuis ces 20 dernières années en Algérie. «Nous n’avons pas de complexe à nous faire, car en matière de grève et d’agitation, l’Ugta peut se prévaloir d’un master II, mais cela ne mène jamais loin.» Il a en effet le mérite d’adapter sa stratégie et de saisir les enjeux. Après une guerre civile qui a coûté 200.000 morts, le défi d’aujourd’hui consiste à consolider la stabilité sociale, qui n’est pas seulement au plan sécuritaire. Elle est également au plan social. De ce point de vue, l’Ugta apparaît comme un acteur incontournable pour avoir arraché des acquis sociaux indéniables pour les travailleurs.

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