Pour la première fois, la présidence du parti d’extrême droite française, le Rassemblement national (RN) n’est plus présidé par un membre de la famille Le Pen. Jordan Bardella, 27 ans, président par intérim du Rassemblement national qui faisait campagne en vue de prendre les rênes du parti, prend la tête du parti ce samedi 5 novembre en raflant avec 85% des voix.
En effet, l’eurodéputé est le premier chef de ce parti en dehors de la dynastie Le Pen, Jean-Marie Le Pen ayant fondé le Front national en 1972, devenu Rassemblement national dirigé par sa fille Marine Le Pen.
Qui est le nouveau président du RN, Jordan Bardella ?
Le nouveau président fraichement élu à la tête du Rassemblement national, est originaire de Seine-Saint-Denis, et s’est révélé lors de la dernière campagne présidentielle française au gré de débats télévisés, où son aisance et son habileté ont parfois mis en difficulté des contradicteurs chevronnés. Il a aussi juré qu’il entendait être le premier supporter d’une quatrième candidature de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027.
Présenté par certains cadres comme « la créature » de la patronne de l’extrême droite française, certains de ses détracteurs s’interrogent tout de même sur ses amitiés politiques ainsi que sa ligne qui mettent en exergue ses accointances avec les « identitaires » ou une trop grande mansuétude envers ceux qui étaient partis chez Eric Zemmour. De plus le meurtre de la jeune Lola à Paris, à la mi-octobre a accentué le trouble quant à son flair ou ses convictions réelles. En effet, Bardella s’est empressé à vouloir participer à une manifestation lancée par Reconquête, le parti de Zemmour.
Parcours du jeune président du Rassemblement national
C’est en 2013, que son aventure politique au sein du parti de l’extrême droite commence, en effet, il pointe chaque mercredi au Forum, un appartement anonyme du 13e arrondissement de la capitale, où les jeunes frontistes franciliens se forment au militantisme. François Paradol, devenu son directeur de cabinet, se souvient d’un grand type assis au fond, « assez discret, qui prenait des notes ».
« On sentait quelqu’un en pleine maturation, en recherche aussi. Il découvrait un monde complètement inconnu », se remémore Mathilde Androuët, députée européenne, à l’époque coprésidente du Front national de la jeunesse. La première à lui faire la courte échelle. Son truc ? « Il parlait bien, était plutôt plaisant. Et ça percutait bien là-haut. »
De 2013 à 2022, Jordan Bardella a bien évolué au sein du parti, en naviguant entre les différents cercles d’influence autour de Marine Le Pen. Propulsé par Florian Philippot, alors numéro deux du parti, il s’est rapproché, dès le début de sa disgrâce, des anciens du Groupe Union Défense (GUD), autour de Frédéric Chatillon, amis proches de Marine Le Pen et prestataires du RN. Puis, quand les scandales politico-financiers ont rendu ces derniers moins fréquentables, l’enfant prodige s’est placé sous la houlette du conseiller le plus écouté et beau-frère de Marine Le Pen, Philippe Olivier.