Le permis à points, début 2016

Le permis à points, début 2016

Le permis à points est pour bientôt. Il sera en principe en circulation en Algérie au plus tard à la fin du 1er trimestre 2016. Invité hier lundi de la radio nationale, le commissaire divisionnaire, Ahmed Naït El Hocine, chargé de la prévention routière à la DGSN, a annoncé que la mise en place du permis à points, qui devait être effectif depuis au moins cinq ans, va permettre une meilleure gestion des accidents de la route.

Il aura un caractère autant répressif que préventif, a-t-il relevé, avant d’expliquer que le retard dans la mise en place de ce document est dû au fait qu’il fallait ‘’d’abord mettre en place un fichier national des détenteurs de permis, mettre en place le permis de conduire biométrique et ensuite le permis à points ».

‘’La mise en place de ce fichier national des permis de conduire et celui des infractions va faciliter la mise en place du permis à points », a précisé M. Naït El Hocine, selon lequel le fichier des cartes grises est déjà opérationnel, alors que ‘’le fichier des permis de conduire est en cours de finalisation ». ‘’Il y a une commission pour la mise en œuvre du permis de conduire biométrique au niveau du ministère de l’Intérieur », a-t-il souligné, annonçant que les patrouilles de police auront avec ce dispositif des terminaux embarqués avec un fichier des constations de contraventions.

Rappelant que la DGSN est favorable à la révision du code de la route, il a souligné que ‘’nous avons constaté des insuffisances au niveau de ce code et demandé sa révision », et l’introduction du permis à points est une des propositions. Il a, dans ce sens, affirmé qu’une  »commission de révision du code de la route a été mise en place au niveau du ministère de l’Intérieur », avant de revenir sur le permis à points qui aura, selon lui, «un caractère équitable, car il cible les multirécidivistes.

C’est un système qui ne permet pas d’évacuer les contrevenants multirécidivistes ». Il a dans la foulée indiqué que la DGSN a demandé l’instauration d’un permis de conduire pour les motocycles, car ils sont responsables de 17% des accidents en zone urbaine ».

Pour les accidents de la route, le directeur de la prévention routière au niveau de la DGSN estime qu’en dépit des ‘’chiffres alarmants, il y a une baisse des accidents de 7% pour les blessés et 3% pour les décès. Il y a des efforts qui sont menés, mais de manière disparate », a-t-il affirmé, estimant que ‘’ce qui manque, c’est une véritable politique nationale de lutte contre l’insécurité routière‘’.

Il faut mettre en place en urgence le centre national de la sécurité routière, préconise-t-il, avant de relever que ce centre doit être placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, ce qui lui permettra ‘’de fédérer les efforts de tous les services de sécurité ». Il précisera que la proposition de la DGSN ‘’est de mettre en place cet organe sous l’égide du ministère de l’Intérieur ou de la Chefferie du gouvernement, qui aura une force de décision qui émanera d’un niveau gouvernemental ».

Cependant, ‘’le problème, ce sont les dispositions à mettre en œuvre au niveau des wilayas. On a proposé que le centre national soit rattaché au ministère de l’Intérieur », a-t-il ajouté. Le directeur de la prévention routière à la DGSN estime que les accidents de la route sont à 90% expliqués par la faute humaine, et que pour 2015, le nombre de sinistres ne va pas diminuer par rapport à 2014. Il dira même qu’à la fin de l’année, le chiffre de 4.000 morts sera dépassé.

En 2014, les services de la Gendarmerie nationale ont constaté 24.388 accidents de la route qui ont fait 3.984 morts et 44.546 blessés, soit 67 accidents par jour avec 11 morts et 122 blessés. Mais durant les 9 premiers mois de 2015, 2.949 personnes sont mortes dans des accidents de la route contre 3.129 durant la même période de 2014, soit une baisse de 180 cas (-5,75%), selon un bilan de la Gendarmerie nationale.

Enfin, pour les vacances d’hiver, M. Naït El Hocine a souligné que les services de la DGSN ont mis en place un dispositif départs en vacances avec des ‘’patrouilles motorisées sur les axes routiers qui enregistrent un fort taux de sinistralité et fortement utilisés par les automobilistes ».