Le pétrole ne connaîtra pas de rebond avant 2017: Difficile consensus autour des prix

Le pétrole ne connaîtra pas de rebond avant 2017: Difficile consensus autour des prix

Pas d’augmentation des prix du pétrole avant l’horizon 2017, prédisent les analystes qui expliquent que quand bien même il y aurait augmentation, elle ne saurait dépasser les 80 dollars/baril.

Mais en attendant que cette échéance arrive, les pays exportateurs et les compagnies pétrolières vont y laisser des plumes à défaut de trouver un consensus autour de la question des prix. L’occasion a été ratée la semaine dernière lorsque l’Opep, sous l’influence de l’Arabie saoudite, a décidé de maintenir inchangés les quotas de production du cartel. Mais cette fois-ci, certains experts attendent à ce que le salut arrive des Etats-Unis, dont l’industrie naissante de l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste connaissent, à l’instar de l’industrie des hydrocarbures conventionnels, une traversée du désert à cause du repli des prix. A quelque chose malheur est bon. Cette expression peut bien s’appliquer aux pays qui ont la volonté de diversifier leur économie, mais elle est surtout valable pour la croissance et les ménages des pays européens.

En établissant une liste des pays perdants et ceux qui gagnent dans cette crise, outre les membres de l’Opep, des craintes existent pour la Russie, où les hydrocarbures représentent la plus grande partie des rentrées budgétaires de l’Etat. «Le manque à gagner pourrait représenter (…) environ 2% du produit intérieur brut» par rapport au budget prévu actuellement, avait reconnu le ministre russe des Finances, Anton Silouanov.

Encore pire pour le Venezuela, dont l’économie s’est effondrée ces derniers mois au même rythme que les cours du brut. D’ailleurs, la crise explique en partie la victoire de l’opposition lors des élections législatives de dimanche. En Afrique, les pays producteurs sont à la peine.

«Les pays subsahariens qui dépendent fortement des exportations de pétrole (comme le Nigeria ou l’Angola) doivent désormais s’aligner sur cet environnement de prix bas, car ils disposent de moins de recettes», a prévenu Jermaine Leonard, directeur de l’agence de notation Fitch, dans une déclaration rapportée par l’AFP. L’agence, qui a déjà abaissé les notes de cinq pays producteurs cette année, n’écarte pas de nouvelles dégradations de notes. Les Etats ne sont pas les seuls à souffrir. Les groupes pétroliers ou parapétroliers subissent la baisse de plein fouet et voient leur action baisser en Bourse.

En parallèle, les consommateurs des pays importateurs de pétrole sont les premiers gagnants. Ils consacreront un budget moindre pour l’achat de combustible et disposeront donc d’une marge plus importante pour réaliser d’autres dépenses, une situation qui devrait donner un coup de pouce à la croissance. Cette baisse constitue aussi un soulagement pour la Chine qui fait face à un ralentissement de son économie. Elle constitue une bonne nouvelle également pour l’Inde, qui va continuer à se reposer essentiellement sur les énergies fossiles dans les prochaines années, pour nourrir une croissance économique de 7% par an. En Europe, la baisse du pétrole apporte un soutien non négligeable à sa croissance fragile.

Hafid Mesbah