Les prix du pétrole reculaient fortement lundi alors que le président américain Donald Trump a repris ses attaques contre l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), se plaignant de cours qui « montent trop » et lui demandant de se « calmer » sur ses baisses de production.
« Les prix du pétrole montent trop. L’OPEP, s’il vous plaît (…) gardez votre calme. Le monde ne peut pas encaisser une hausse des prix, trop fragile ! », a réclamé M. Trump sur Twitter.
Les cours, qui s’inscrivaient en début de séance à l’équilibre, ont aussitôt flanché.
A la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 66,00 dollars à Londres, en baisse de 1,11 dollar par rapport à la clôture de vendredi.
A New York, le baril de WTI américain pour la même échéance perdait 92 cents à 56,34 dollars.
Le président américain avait déjà critiqué l’OPEP pour ses efforts de maintenir les prix de l’or noir à un prix élevé.
Un conflit suivi de près par le marché, alors que des parlementaires américains ont récemment ravivé le projet d’une loi anti-OPEP aux Etats-Unis.
L’OPEP et ses partenaires, dont la Russie, limitent volontairement leurs productions selon des objectifs qui ont été abaissés début décembre, une mesure qui a participé à la remontée des prix depuis le début de l’année.
Les cours ont ainsi atteint leurs plus hauts en trois mois vendredi, à 67,73 dollars pour le Brent et à 57,81 dollars pour le WTI.
« Les prix sont en hausse (par rapport au début de l’année) car les marchés observent les sanctions sévères des Etats-Unis contre le Venezuela, les efforts de l’OPEP pour réduire l’offre mondiale, et la possibilité d’une fin au conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis », a énuméré un analyste.
La tension monte en effet entre Washington et Caracas. L’opposant vénézuélien Juan Guaido se réunit lundi à Bogota avec ses alliés du Groupe de Lima, ainsi que le vice-président des Etats-Unis Mike Pence, afin de définir des mesures pour contraindre Nicolas Maduro à quitter le pouvoir.
Les Etats-Unis ont déjà imposé des sanctions contre la compagnie pétrolière nationale PDVSA qui empêchent le brut vénézuélien d’être exporté vers les raffineries du golfe du Mexique.
Mais de nombreux analystes appelaient à la prudence, alors que la production hebdomadaire des Etats-Unis a atteint un niveau record, à 12 millions de barils par jour, selon les données publiées par l’Agence américaine de l’Energie (EIA) jeudi.
« L’optimisme du marché doit être tempéré quand on se projette au deuxième semestre », ont estimé les analystes, qui rappellent que la construction de nouveaux oléoducs devrait permettre à l’abondante production de pétrole de schiste du bassin de Permian (Texas, Etats-Unis) d’être plus facilement exportée. APS