Les prix du pétrole reculaient jeudi en cours d’échanges européens après avoir de nouveau battu leurs records en cinq mois, une hausse des cours qui pourrait peser sur la demande, prévient l’Agence internationale de l’Energie.
Ce matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 71,28 dollars à Londres, en recul de 45 cents par rapport à la clôture de mercredi.
A New York, le baril américain de WTI pour le contrat de mai baissait de 54 cents à 64,07 dollars.
Mercredi, le Brent avait atteint 71,78 dollars, tandis que le WTI avait grimpé mardi à 64,79 dollars, tous deux à leurs plus hauts depuis novembre.
Mais « clairement, des prix du pétrole à 70 dollars le baril pour le Brent sont moins confortables pour les consommateurs qu’ils ne l’étaient au début de l’année », a prévenu l’AIE dans son rapport mensuel.
L’Agence s’inquiète également des signes d’affaiblissement de la croissance mondiale.
Résultat, si elle maintient pour l’instant que la demande mondiale devrait passer le cap symbolique des 100 millions de barils par jour, elle admet désormais que « les risques sont aujourd’hui à la baisse ».
A plus court terme, le marché digère les données publiées mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) qui fait état d’une nouvelle hausse élevée des stocks de brut la semaine dernière (+ 7 millions de barils à 456,6 millions de barils).
Mais les stocks d’essence ont chuté de 7,7 millions de barils.
« Conséquence: le prix de l’essence américaine a bondi, avec un écart marqué entre ce cours et celui du brut », ont commenté des analystes.
« Le président Donald Trump ne va pas être content de voir les prix du carburant grimper avant l’été, saison de la conduite », ont-ils ajouté, prévoyant un nouveau tweet présidentiel sur le sujet.
M. Trump avait fait pression en 2018 sur l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour qu’elle assouplisse son accord de limitation de la production afin de faire reculer les prix, ce qui avait conduit à une dégringolade des cours au quatrième trimestre.
Depuis, l’Opep et ses partenaires ont durci les paramètres de cet accord, et les prix du Brent (+30,64%) et du WTI (+37,82%) bondissent depuis le début de l’année.