Le phénomène s’amplifie durant le ramadhan, Que faire contre l’anarchie du marché informel

Le phénomène s’amplifie durant le ramadhan, Que faire contre l’anarchie du marché informel

C’est connu, pendant le ramadhan tous les moyens sont bons pour vendre et faire du profit. Cette tendance d’installer des étals n’importe où et n’importe comment a été inculquée dans les mentalités au nom de l’informel.

Les barons du commerce qui inondent le marché avec une panoplie de produits, locaux ou importés, ne voient que le marché parallèle comme solution pour liquider les articles stockés. Des pratiques qui s’exercent au vu et au su de tous et qui mettent en danger la santé du consommateur.

Il a suffi juste que le mois sacré pointe son nez pour que de nouveaux espaces de vente dans les lieux publics emboitent le pas. Il s’agit d’une méthode ancrée dans les mentalités des commerçants et des consommateurs. Partout où les algériens veulent faire des courses, ils ne peuvent pas se dispenser de rencontrer des marchands en situation illégale. Les marchés informels, à la recherche d’un endroit pour installer leurs étals, envahissent tous les espaces possibles.

Des places publiques, des trottoirs, des routes, des espaces à caractère public interdits au commerce se sont légitimés par force pour devenir des marchés parallèles. Pour voir de plus près cette situation, nous nous sommes déplacés à la Place des martyrs à Alger, où les vendeurs sont nombreux et proposent des produits de toutes variétés.

Aujourd’hui le phénomène gagne un caractère «permissible » malgré la matraque des policiers pour limiter sa propagation. «diri l’affaire Ya mra !!!» autrement dit «une occasion à ne pas rater, madame» un des refrains les plus identifiables des marchands pour attirer l’attention des clients. Des tentes, des tables avec des parasols, rien n’est épargné tant qu’ils peuvent déposer leurs produits et les vendre.

Dans cette économie souterraine les produits sont disponibles en masse, de production chinoise ou indienne sans contrôle de qualité, les marchands profitent du surplus de ces produits importés pour baisser les prix au maximum afin de vendre toutes sortes d’articles. Des boîtes de conserve, des draps, des vêtements mais aussi du pain, du fromage sont aujourd’hui exposés dans les rues de nos villes semblent devenir un acte de vente très ordinaire. Les jeunes en période de vacances scolaires, des chômeurs, des enfants trouvent un gagne-pain dans ce marché noir.

Un marché qui échappe au contrôle d’hygiène et de qualité, là où les consommateurs risquent à chaque achat de mettre leur santé ou l’environnement en danger en se fournissant des produits non conformes aux règles et aux normes de sécurité. Le fléau de l’informel et la présence de trabendistes s’accentuent durant le mois sacré qui est connu d’être le mois de la consommation et les dépenses par excellence. Le pain traditionnel, les «diouls» la pate utilisée pour confectionner le «bourek», le persil et d’autres sont déposés sur des étals de fortune et mis en vente dans des conditions illégales.

Les vendeurs en cette situation, justifient leurs occupations «par le manque des possibilités pour travailler légalement comme un jeune vendeur que nous avons rencontré, et que les petits métiers constituent le seul recours pour survivre dans ce pays» témoigne le même commerçant. Chose légitime que ces jeunes cherchent un gagnepain, d’autant que pour trouver un travail, cela reste toujours un parcours de combattant.

La situation aujourd’hui semble prendre une nouvelle tournure. Il y a lieu de rappeler que le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a déclaré en début de mois courant, que «l’informel sera progressivement intégré dans le circuit officiel». Une déclaration montre que le gouvernement, après avoir échoué dans sa bataille d’éradication engagée depuis 2012, se trouve dans l’obligation de procéder autrement pour contrer ce fléau qui porte atteinte à l’économie nationale depuis plusieurs années.

M. M.