Qui ne connait pas le fameux pont de Sidi-Rached de Constantine? Comme le malouf et la robe constantinoise, cette imposante infrastructure en pierre fait souvent partie de l’identité de la ville aux ponts suspendus.
Selon les différents documents d’archives françaises, le pont de Sidi-Rached qui surplombe la zaouïa du saint patron de Constantine et sa mosquée verte, a été réalisé entre 1907 et 1912 par l’ingénieur Paul Séjourné. Dans un autre document, un autre ingénieur a secondé Séjourné dans sa tâche. Il s’appellerait Aubin Eyraut et aurait suivi la réalisation du pont avant d’intégrer l’université d’Oxford comme professeur. Un troisième document donne la paternité du projet à Georges Boisnier, un spécialiste des grands ponts.
Cet ouvrage d’art sur lequel toutes les légendes possibles ont été tressées, aura coûté trois millions de francs français de l’époque (selon une comparaison des plus sommaires 60 millions d’euros actuels).
D’une hauteur de 107 m sur l’endroit le plus culminant, le pont de Sidi-Rached compte 27 arches et mesure en totalité 447 m. L’arche centrale est longue de 70 m et sépare treize autres d’une ouverture de 8 m et une dernière de 30 m.
Frère jumeau du pont Adolphe au Luxembourg, le pont de Sidi-Rached a été inauguré le 19 avril 1912, il serait durant cette période le plus haut ouvrage d’art du monde.
Le pont est, donc, inauguré le 19 avril 1912 en même temps que le pont suspendu de Sidi M’cid et permet d’établir une vitale liaison entre le centre-ville et le quartier de la gare et surtout d’ouvrir une voie en direction du Khroub, Batna, Biskra…
Pour la direction des travaux publics, « le pont de Sidi-Rached connaît des problèmes depuis sa réalisation ». Un constat confirmé, dans Mémoire déracinée, paru en 1999, de l’ingénieur René Mayer. Il y évoque le risque d’effondrement du pont. «(…) un ouvrage qui a posé des problèmes dès son achèvement et est l’objet de travaux de confortement depuis longtemps». Un constat fait déjà en 1952 ! Soit 40 ans après l’inauguration de l’ouvrage.