par Ghania Oukazi
Ce sont les propos du porte-parole du gouvernement, lors de son point de presse hebdomadaire tenu, hier, à propos des interpellations de responsables et hommes d’affaires par la justice (Ahmed Ouyahia, Loukal, Rebrab et les frères Kouninef.) «La justice est au-dessus de tous, elle va examiner tous les dossiers qui ont eu et ont encore des effets négatifs sur l’économie et la stabilité de la nation,» a déclaré Hassan Rabehi. En appelant au respect de la dignité des personnes et de leurs familles, il a jugé nécessaire de préciser qu’«il ne faut pas croire que ce qui est prouvé réellement.»
Interrogé sur la manière avec laquelle sont interpellés les justiciables qui les exposent à l’invective populaire et au lynchage, il a indiqué que «la justice est désormais indépendante, autonome, libre de ses choix, de ses actions et de ses décisions, le gouvernement ne dispose d’aucune marge de manœuvre ni de loi pour interdire la présence des gens et de la presse sur ces lieux.»
Mais promettra-t-il, «on touchera un mot au ministre de la Justice sur cette manière d’interpellation jugée inconvenable.» Il pense qu’en ces temps de fortes perturbations, «l’économie risque de prendre un sérieux coup, c’est nous tous, Etat et peuple qui devons, chacun, travailler pour qu’elle ne s’effondre pas.» Il affirme que «nous nous devons de nous consacrer à sa construction, il est vrai que les slogans et le dialogue, c’est bien mais le travail c’est mieux, il ne faut pas qu’on se désengage de notre devoir de travailler.» Il appelle à «l’utilisation rationnelle des moyens et ressources dont dispose le pays.» Rabehi interroge «où va l’Algérie ?» pour insister sur», la stabilité, la paix, la prospérité économique mais il faut qu’on trouve les moyens pour les lui assurer.» Il estime alors que «le dialogue est fondamental pour contrer ceux qui veulent l’anarchie, il faut respecter les avis des uns et des autres.»
Si tout le monde part qui va gérer ?»
Il insistera beaucoup sur «la nécessité d’un dialogue sérieux pour arriver à un consensus dans le respect mutuel et à des solutions consensuelles pour une sortie de crise.» Il a souligné que «Gaïd Salah a attiré notre attention sur l’obstacle institutionnel, en cas d’abandon du cadre constitutionnel, ce qui aboutira à une paralysie du pays.» Il estime, ainsi, que «les responsables activent dans une conjoncture délicate, attention à ne pas croire ceux qui jugent les membres du gouvernement, certains ont 30 ans d’expérience et travaillent beaucoup pour les jeunes.» Bensalah, dit-il, «continue de travailler pour nous éviter le piège du vide constitutionnel, il est chef de l’Etat, par la force de la constitution, elle lui a imposé une responsabilité très lourde (…).» S’il n’a pas été présent à la conférence tenue le lundi dernier, c’est probablement, dit-il «que les circonstances actuelles l’ont laissé juger qu’il n’était pas nécessaire qu’il le soit ou pour ne pas que certains pensent qu’il est venu pour imposer son avis.» L’absence des «grands partis», le laisse dire que «dans la conception démocratique, chaque parti a la même considération et le même respect, tous se valent et tous sont représentatifs, l’essentiel est qu’on puisse consacrer le dialogue entre l’ensemble des acteurs nationaux, tout un chacun aura une part de responsabilité dans la résolution de la crise.» Il est convaincu que «seul le dialogue est fondamental parce qu’on est en plein processus de réflexion sur la voie idoine pour transcender la situation de crise, c’est un processus qui est ponctué par des changements, des rectifications, mais la constitution reste la seule loi applicable.» A l’allusion de Gaïd Salah d’accepter «toutes les solutions (…)», le porte-parole du gouvernement note que «toutes les propositions sont les bienvenues pourvu qu’elles s’inscrivent dans le seul objectif de l’intérêt du pays, il faut agir uniquement par rapport à cet objectif (…).» Face à «l’entêtement du pouvoir de garder les 3 B», l’essentiel, dit-il, est de tendre la main à ce qui nous permet de discuter d’une manière sereine, seule l’institution de Bensalah est légitime pour cela, il faut que le mouvement populaire s’organise, qu’il ait une élite qui le représente pour venir dialoguer avec le chef de l’Etat, avec les partis, mais on ne peut s’imaginer exclure l’Etat du dialogue, si tout le monde part qui va gérer ?» Rabehi affirme, par ailleurs, que «ce qui a été dit par Gaïd Salah ou la DGSN sur les preuves du complot, c’est vérifié, réel et palpable, ce sera rendu public en temps opportun.» Il est persuadé que «la responsabilité sera plus lourde pour le président qui sera élu parce qu’il devra réunir les conditions nécessaires pour répondre aux revendications du peuple en direction de la consécration de la démocratie, la stabilité et la prospérité économique.»