La facilité avec laquelle les migrants clandestins en provenance des pays du Sahel ont gagné la capitale laisse craindre le pire. La peste et le choléra aux frontières Sud. C’est le cas de le dire avec le terrorisme et le virus d’Ebola. Cette terrible maladie est aux portes de l’Algérie!
Le Mali, pays qui partage quelque 1400 km de frontières avec notre pays, vient d’enregistrer un premier cas d’infection au virus de la fièvre hémorragique Ebola. Ce premier cas d’Ebola déclaré au Mali: une fillette de 2 ans venue de Kissidougou (Guinée), est morte des suites de son infection vendredi dernier.
Un cas qui relance plus que jamais le débat sur les capacités de l’Algérie à contenir ce virus, en dehors de ses frontières. Il y a des raisons objectives qui justifient la peur. Des mesures draconiennes ont été certes prises, mais elles concernent les aéroports et autres postes frontaliers officiels. Ce n’est pas suffisant et ce n’est pas rassurant. Car, déjà le passage du Mali vers l’Algérie ne se fait absolument pas de façon officielle! C’est des migrants clandestins qui échappent aux mailles mises en place par l’Etat aux frontières.
La situation est plus alarmante quand on voit le nombre de migrants clandestins venus des pays du Sahel qui ont gagné les quatre coins du pays et même la capitale! Des milliers de clandestins se sont installés dans des camps de fortune partout dans le pays. Ils ont fait près de 2500 km en passant par la capitale, ses innombrables barrages, devant la Présidence, le Premier ministère…pour s’installer à divers endroits, dont l’aéroport international d’Alger sans être arrêtés! Il y a donc de quoi s’inquiéter.
Ils n’ont pas réussi à contenir ce flux migratoire visible même pour le plus aveugle, alors comment réussiront-ils à faire face à un virus invisible? La menace d’une propagation vers l’Algérie est bel et bien là! Surtout si on ajoute les autres facteurs de risque que sont le retour des hadjis au pays et leurs contacts avec les hadjis du monde entier. Mais aussi le déplacement des équipes de football en Afrique noire.
L’Equipe nationale de football doit justement se déplacer au Mali le mois prochain, alors que l’Entente de Sétif s’est déplacée pour la deuxième fois en moins d’un mois en République démocratique du Congo, pays gravement touché par Ebola. Dès lors, on se demande si l’Algérie est réellement prête à faire face à cette menace? Il faut rappeler que l’Algérie a coordonné avec cinq autres pays pour mettre en place un plan anti-Ebola.
Les cinq pays qui se sont alliés à l’Algérie sont la Tunisie, le Maroc, l’Italie, l’Espagne et la France. Le ministère de la Santé applique également «strictement les instructions émises par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour lutter contre le virus Ebola». A titre préventif, l’Algérie a aussi prévu des mesures au niveau des frontières et des aéroports, s’agissant du contrôle des passagers et des aéronefs, en provenance des pays africains et qui font des escales à Alger, avant la reprise de leurs vols à destination des pays africains.
Un dispositif médical a été mis en place. Les aéroports nationaux ont également été dotés d’un système, appelé «tapis», qui permettra de déceler, grâce à la température corporelle des voyageurs, l’éventuelle fièvre, qui pourrait être causée par la maladie d’Ebola, en plus des caméras thermiques déjà disponibles. Il a également été procédé à la mise à niveau des connaissances des agents de la police de l’air et des frontières et de la Protection civile pour reconnaître les symptômes de l’épidémie.
Des journées de sensibilisations sont organisées par le ministère de la Santé en collaboration avec les services concernés. Néanmoins, comme le reste des mesures, cela risque d’être insuffisant à cause d’une passoire appelée…frontière!