Je vends 10 Falcao, j’achète 50 Ibrahimovic! Oubliez vos Livret A à 1,25% et vos assurances -vie à 2, 3 ou 4%! Et placez votre argent dans les…footballeurs. A la vitesse à laquelle le sport est devenu un business, ce ne serait pas étonnant d’en arriver là.
Dans son émission du 11 septembre, l’émission Cash Investigation de France 2 nous apprenait que la nouvelle star de Monaco, le Colombien Radamel Falcao a généré un retour sur investissement de 164%! Le rêve de tout investisseur financier! Interdit en France et en Angleterre, l’achat de «parts» de footballeurs est très prisé dans les pays d’Europe du Sud, notamment au Portugal. Tels des chevaux de course, les sportifs sont devenus de vrais produits financiers qui rapportent gros.
A tel point qu’une société envisage pour la première fois de coter en Bourse un footballeur américain. Où? A Wall Street. Quoi de plus naturel pour l’un des sports les plus populaires outre-Atlantique. Son nom? Adrian Foster. Mais la société Fantex qui a déposé un dossier d’introduction en Bourse n’est pas un fonds de pension, mais une plateforme qui passe des contrats avec des joueurs pour accroître leur valeur.
Le sportif touchera 10 millions
Créée en 2012, elle espère vendre 1,06 million d’actions Foster auprès du grand public, au prix unitaire de 10 dollars. Le sportif touchera 10 millions de dollars, la start-up les 600.000 restants et les actionnaires, 20% du montant des contrats du joueur. Celui de Foster avec son club de Houston court encore sur trois ans pour un montant de 23,5 millions de dollars. Soit un 4,5 millions pour les futurs actionnaires. Sans compter les partenariats avec les sponsors du joueur ou avec des chaînes de télévision s’il poursuit sa carrière comme consultant.
Mais, comme pour tout joueur, l’investissement n’est pas sans risque. Selon le document d’introduction en Bourse, le sportif doit générer plus de 50 millions de dollars de revenus pour que les actionnaires soient bénéficiaires. Un montant négligeable pour un joueur âgé de 27 ans et dont les performances pourraient décliner avec l’âge. Fantex ne s’y est d’ailleurs pas trompé: la société a consacré près de 40 pages sur plus d’une centaine aux risques encourus. Blessures, affaires extra-sportives: les sportifs sont aussi des êtres humains…