Par Nadia BENAKLI
Des noms de personnes pressenties pour occuper le poste de président de l’APN circulent déjà de bouche à oreille, parmi eux on avance celui du vice- président de l’APN, Mourad Halis.
L’institution parlementaire renoue avec la situation de crise. Sept mois après le forcing opéré contre l’ancien président Saïd Bouhadja, son successeur subit le même sort. Les jours du président de l’APN sont désormais comptés. Mouad Bouchareb fait l’objet d’une cabale menée par ses propres coéquipiers. Le boycott des activités organisées mercredi et jeudi dernier, sous sa direction, confirme le divorce entre lui et les députés. Les professionnels du complot au sein du FLN ont mis la machine en branle et ne comptent pas revenir en arrière. Une pétition exigeant son départ a été signée par des dizaines de députés du parti. Pour eux, Mouad Bouchareb doit partir en urgence de la présidence de l’APN comme le réclame la rue. «Cette démarche s’inscrit dans le cadre des revendications du mouvement populaire, intervenant en adéquation avec les orientations de notre parti, direction et militants, afin de garantir la stabilité de l’APN et le bon déroulement de ses travaux en cette conjoncture que traverse le pays», expliquent-ils dans le communiqué.
En plus du boycott, le secrétaire général du FLN, Mohamed Djemai a envoyé, jeudi dernier, un émissaire au président de l’APN l’invitant à démissionner de son poste, selon une source proche du parti. La même source avance que le président de l’APN refuse de céder aussi simplement à la pression. Mouad Bouchareb ne compte pas obéir aux ordres du nouveau secrétaire général du parti et attend qu’il soit convoqué par les vrais décideurs. Malgré le communiqué signé mercredi dernier par trois vice-présidents de l’APN et trois présidents des commissions permanentes, demandant à Mouad Bouchareb de présenter sa démission, ce dernier s’entête comme l’avait fait Bouhadja. Or, la direction du FLN semble être pressée de tourner la page et prépare même le prochain successeur au poste de président de l’APN. Peut-on s’attendre à un retour de Bouhadja? Cette hypothèse est complètement écartée. Selon nos sources, le secrétaire général Mohamed Djemai aurait demandé au président Bouhadja de relancer sa requête en justice contre l’actuel président et déposer sa démission pour pouvoir élire un autre président.
Des noms de personnes pressenties pour occuper ce poste circulent déjà de bouche à oreille; parmi eux on avance celui du vice-président de l’APN, Mourad Halis. «Le vice-président a beaucoup soutenu Mohamed Djemai pour décrocher le poste de secrétaire général du FLN, c’est pourquoi ce dernier veut lui renvoyer l’ascenseur», explique notre source qui est au courant de tout ce qui se trame dans les rouages du vieux parti. Par ailleurs, cette situation vient rajouter une autre couche à l’institution parlementaire qui se retrouve encore une fois dans une impasse. Eclipsée de la scène nationale, depuis le début du mouvement populaire du 22 février dernier, la chambre basse du Parlement, qui souffre de crédibilité, met son existence en péril. Faut-il dissoudre l’APN? Les observateurs de la scène politique ne doutent plus de cette hypothèse, mais l’appuient fortement. Pour eux, la chambre basse a prouvé encore une fois son incapacité à contribuer à la solution de la crise que traverse le pays.
Pis encore, l’institution elle-même complique la donne. «La chambre basse est devenue un jeu entre les mains d’une mafia qui fait la pluie et le beau temps au sein de l’institution», a déploré un député FLN, sous couvert de l’anonymat.