Le président de l’association des exportateurs: L’Algérie manque de cadres dans le commerce international !

Le président de l’association des exportateurs: L’Algérie manque de cadres dans le commerce international !

Il a décidé de changer de fusil d’épaule, le président de l’Agence nationale des exportateurs (Anexal). Remonté depuis le temps, pratiquement à chacune de ses sorties, sur les difficultés qu’endurent les exportateurs algériens en raison des lourdeurs du système bancaire, il a mis le doigt cette fois sur cette autre tare qui fait que les exportateurs de métier ne sont pas légion.

Ali Bey Naceri, le président de l’Anexal, s’est en effet étalé longuement durant son temps de passage sur les ondes de la Chaîne 3, hier, sur le sujet de la ressource humaine spécialisée dans le commerce international en commençant par affirmer que ce sont uniquement deux grandes écoles connues ainsi que d’autres établissements de formation privés, ainsi que la Chambre algérienne de commerce et d’industrie qui organise des perfectionnements, qui dispensent des formations dans le domaine de l’exportation.

Ce qui est nettement insuffisant, s’est-il plaint, alors pour y remédier, il préconise de se diriger vers la création d’un institut spécialisé dans la formation en licence et master des personnels pour le commerce extérieur.

Certes, le ministère du Commerce met en ce moment, surtout pour cette année, l’accent sur l’exportation, une stratégie a été mise en place, notamment avec l’identification de quatre filières éligibles à l’exportation, mais c’est encore insuffisant, a jugé le président de l’Anexal pour ensuite exhorter à ce qu’on aille vite en impulsant une dynamique multisectorielle afin de mettre à niveau tous les acteurs intervenant dans l’exportation, comme c’est le cas par exemple au niveau du ministère des Transports qui est en train d’accomplir un effort que l’invité de la Chaîne 3 n’a pas manqué de relever.

En tous les cas, l’acte d’exporter n’est pas assimilé par toutes les entreprises algériennes, à l’exemple d’entreprises qui ont ces possibilités de s’introduire dans les marchés extérieurs mais ne savent pas comment y aller. «Seules les grandes entreprises ont des services export», a concédé Ali Bey Naceri avant de sortir de nouveau l’argumentation nécessaire pour l’institution d’un secrétariat national au commerce extérieur «parce que beaucoup de ministères ne sont pas dotés de personnels aussi compétents qu’on devrait l’avoir dans le domaine du commerce international» et même une direction générale au niveau du ministère du Commerce ne peut gérer à elle seule toutes les questions relatives au commerce extérieur.

Ainsi, après avoir milité, il y a quelque temps, pour la revue de la réglementation des changes et exhorté à ce que les banques fassent preuve de souplesse vis-à-vis des opérateurs économiques exportateurs, le président de l’Anexal met le cap désormais sur l’exigence de la formation de cadres dans le domaine du commerce international tout en insistant sur sa revendication «prioritaire», l’institution, comme c’était le cas auparavant, d’un secrétariat national au commerce extérieur.

Azedine Maktour