Le président de l’Ordre national des médecins a répondu favorablement à l’appel du panel du dialogue pour le rejoindre. Cependant, le docteur Bekkat Berkani, qui dit qu’il est nécessaire d’aller vers des élections, ne compte pas mener à bout sa mission de dialogue si le gouvernement ne tient pas ses promesses pour satisfaire les préalables du panel. Il ne s’agit pas d’un ultimatum, dit-il, «mais le gouvernement doit répondre aux préalables qui sont des garanties pour l’apaisement du climat du dialogue».
Salima Akkouche – Alger (Le Soir) – Le président du Conseil national de l’ordre des médecins figure parmi les nouvelles personnalités ayant rejoint le panel de dialogue, en ce début de semaine.
Le docteur Mohamed Bekkat Berkani explique son accord de rejoindre le panel par la nécessité d’organiser une élection présidentielle. «Il faut revenir au processus électoral, car nous ne pouvons pas continuer comme ça, ni socialement, ni économiquement, ni politiquement», dit-il. Le panel a décidé d’entamer le dialogue, sans que ses préalables soient satisfaits. Le Conseil de l’ordre des médecins ne voit-il pas un inconvénient ? Le docteur Bekkat, qui dit ne pas parler au nom du panel, mais en tant que président de l’Ordre national des médecins, affirme que les préalables ne sont pas abandonnés.
D’ailleurs, avertit-il, « s’ils ne sont pas satisfaits pendant que l’on discute, nous allons tout arrêter».
Cependant, souligne le docteur Bekkat, «il ne s’agit pas d’un ultimatum, mais le gouvernement doit donner des gages et des engagements, beaucoup plus pour détendre les débats ». Selon lui, les jeunes détenus d’opinion et les anciens moudjahidine qui ont exprimé une opinion doivent être libérés. « Aujourd’hui, le délit d’opinion ne doit pas exister en Algérie, et la justice doit revoir plus sereinement ces cas, car il est souhaitable qu’ils soient libérés d’ici la fête de l’Aïd », dit-il.
Des mesures d’apaisement, estime notre interlocuteur, qui vont pouvoir détendre l’atmosphère des discussions et feront en sorte que le climat soit serein.
Le chef des corps d’armée a opposé un niet absolu à un dialogue sous conditions. « Lui a déclaré et nous on négocie, le discours du vice-ministre de la Défense, n’est pas du Coran », souligne le président du Conseil de l’ordre des médecins.
Selon lui, le gouvernement actuel est un gouvernement de gestion des affaires courantes et son rôle actuellement, c’est uniquement d’assurer la logistique pour la préparation du processus électoral. D’ailleurs, dit-il, «les walis et les collectivités locales n’ont rien à voir avec les élections pour éviter qu’il y ait fraude ». Le panel va entamer aujourd’hui les discussions. Comment ça va se passer ? Le docteur Bekkat a expliqué que les discussions seront entamées avec un groupe de jeunes universitaires et des leaders d’opinion du Hirak. Et de souligner : « Nous allons recueillir le maximum de réflexions concernant le futur, à savoir comment aller vers une conférence nationale , comment créer cette commission de suivi et de surveillance des élections et si le code électoral doit rester tel qu’il est ou il doit être revu… ».
Le docteur Bekkat dit avoir beaucoup d’espoir quant à l’issue des travaux du panel. « J’ai beaucoup d’espoir car les Algériens ont prouvé qu’ils pouvaient discuter entre eux », dit-il. Selon lui, l’Ordre national des médecins n’est «qu’une institution qui est là pour formaliser cet formidable élan populaire du 22 février pour le changement radical et la rupture avec le passé ». Mais pour atteindre ces objectifs, dit-il, il faut qu’il y ait des élections. « A charge aux partis politiques, ensuite, qu’ils soient constitués en force de changement ou autre, de présenter un candidat commun ou que chaque parti présente un candidat pour les élections », a soutenu le président du Conseil de l’ordre qui précise qu’il n’est pas du côté du pouvoir, puisque, rappelle-t-il, son organisation était parmi les premiers à dénoncer le 5e mandat.
Le docteur Bekkat a expliqué également que c’est au futur Président élu d’entamer toutes sortes de réformes. Une chose est sûre, dit-il, « la situation ne peut pas rester comme ça».
S. A.