Ces déclarations risquent de faire voler en éclats ses relations aussi bien au plan national qu’international.
Le président français, François Hollande, devant annoncer sa candidature ou pas en décembre prochain, a provoqué un séisme politique avec ses confessions explosives faites dans un livre à Fabrice L’homme et Gérard Davet, deux journalistes du quotidien Le Monde. A six mois de la présidentielle, François Hollande se livre à des attaques en règle et sans discernement dans ce recueil d’entretiens intitulé «Un président ne devrait pas dire ça», sur notamment la politique et ses hommes, la sélection française de football, la justice et son mandat. M.Hollande s’est-il fait hara-kiri avec ses commentaires rapportés dans le livre «Un président ne devrait pas dire ça…» que viennent de publier les journalistes Fabrice L’homme et Gérard Davet? La classe politique française est dans l’expectative au moment où la campagne pour la primaire de droite pour la présidentielle en France s’emballe. Ce qui a relancé les spéculations sur son éventuelle candidature, au moment où par ailleurs les sondages lui sont défavorables. Evoquant la «lâcheté» des juges dans le recueil, il a dû vendredi, revenir sur ses propos après une vive réaction des magistrats.
Selon l’hebdomadaire Le Point, L’Union syndicale des magistrats (USM), organisation largement majoritaire et qui avait reçu François Hollande à son congrès vendredi dernier, a fait part de sa «consternation» face à son «double discours». Vendredi, ajoute le même magazine, à Dijon, le président avait en effet dit son respect de l’institution judiciaire aux membres de l’USM, dont plusieurs s’étaient levés pour l’applaudir. Le syndicat, qui se définit comme «apolitique» et a remporté plus de 70% des voix aux dernières élections professionnelles, «demande que les propos sur la lâcheté de l’institution judiciaire soient infirmés ou retirés». Le même journal conclut que si «les relations entre l’Exécutif et le monde de la justice se sont apaisées, sur le fond, François Hollande n’a pas fait taire toutes les critiques des magistrats, quand il n’en a pas suscité de nouvelles». Dans son propre camp, l’on commence déjà à s’interroger sur son avenir politique. Le président de l’Assemblée, Claude Bartolone, faisant part de sa «stupéfaction», s’est posé la question sur la «volonté» du président sortant de briguer un second mandat.
Même si son entourage proche reste confiant, alors que certains se disent consternés, de nombreux observateurs parlent de «suicide politique» et se demandent sur l’opportunité de ce recueil d’entretiens, résultats de 61 rencontres avec les deux journalistes pendant plus d’une centaine d’heures. Ils soulèvent également un problème d’éthique dans la mesure, disent-ils, où le président de la République «ne doit pas faire une entorse à l’obligation de réserve». Cependant, les hollandistes soutiennent qu’il serait «le plus à même de se présenter devant les Français pour défendre son bilan, l’assumer et représenter un rempart contre les populismes».
Ce qui a poussé Le Figaro à dire, dans sa livraison de samedi: «Ceux qui, il y a peu, dissertaient encore sur le -génie manoeuvrier- de François Hollande sont aujourd’hui à court d’arguments». Le quotidien Les Dernières Nouvelles d’Alsace a estimé, quant à lui, que «s’il arrive qu’on ne puisse pas tomber plus bas, on peut toujours tomber de haut».Pour ce journal, «François Hollande, qui ambitionnait sans doute de faire de ces entretiens à bâtons rompus avec deux journalistes du Monde un moment de vérité politique, a peut-être finalement écrit là son épitaphe publique», alors que l’Est républicain considère que ses chances de prolonger son séjour en avril 2017, «semblent pulvérisées». Alors que les Français ne sont plus que 15% à souhaiter qu’il se présente, selon les derniers sondages, François Hollande semble tomber dans son propre piège, on estime dans les milieux médiatiques, précisant qu’il n’aurait «aucune chance» devant Alain Juppé, si ce dernier est le candidat de la droite.