Le président iranien sommé de changé son équipe économique: Rohani face à un dilemme

Le président iranien sommé de changé son équipe économique: Rohani face à un dilemme

Sous pression depuis des mois, la devise iranienne a accéléré sa chute sur le marché parallèle depuis que le président américain Donald Trump a retiré en mai son pays de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015 et annoncé un renforcement des sanctions…

Deux tiers des députés iraniens ont écrit au président Hassan Rohani pour

le sommer de changer son équipe économique au vu des «mauvais résultats» du gouvernement en la matière, rapporte hier l’agence officielle iranienne Irna. «Les mauvais résultats des hauts dirigeants chargés de l’économie depuis quelques années ont provoqué une montée de la défiance de la population vis-à-vis de décisions annoncées ou mises en oeuvre en matière économique», écrivent 187 députés (sur 290), selon des extraits de la lettre publiés par Irna. Irna ne nomme pas les signataires de la lettre, qui appelle M. Rohani à agir «de toute urgence en vue d’un changement dans la direction de l’équipe économique» afin d’y apporter du «dynamisme» et une «compréhension» de la situation économique avant que le Parlement «prenne une décision sur ce point». Selon la Constitution, le Parlement a le pouvoir de révoquer les ministres. Le gouvernement fait face à un mécontentement grandissant du fait des turbulences économiques que traverse le pays. Sous pression depuis des mois, la devise iranienne a accéléré sa chute sur le marché parallèle depuis que le président américain Donald Trump a retiré en mai son pays de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015 et annoncé un renforcement des sanctions économiques des États-Unis vis-à-vis de l’Iran. En neuf mois, le rial a perdu près de 50% de sa valeur face au dollar, et l’inflation s’accélère, alors que le gouvernement était parvenu à la ramener sous la barre de 10% – selon les chiffres officiels – après l’entrée en vigueur de l’accord sur le nucléaire (contre près de 35% en 2013, année de l’accession de M. Rohani à la présidence).

M. Rohani a été réélu au premier tour en mai 2017, sur la promesse d’une amélioration de l’économie et d’une certaine libéralisation de la société.

Il est attaqué violemment depuis des semaines par le camp ultraconservateur, qui dénonce sa politique d’ouverture avec l’Occident et l’accuse de mener l’économie nationale à sa perte. En Iran, l’équipe économique gouvernementale regroupe certains vice-présidents et ministres chargés de portefeuilles économiques ainsi que les conseillers économiques du président et le président de la banque centrale.

Dernière mesure américaine contre l’Iran, la demande faite hier par Washington à tous les pays de ne plus acheter le pétrole iranien va encore aggraver la situation économique à laquelle le pays doit faire face et c’est précisément ce que recherche l’administration Trump et son allié Israël qui multiplient les coups pour parvenir à l’effondrement du régime.