Le procès de l’assassin présumé de l’ex-directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, aura lieu le 26 février prochain au tribunal criminel d’Alger.
L’accusé, Chouaïb Oultache, répondra aux chefs d’inculpation d’homicide volontaire et détention d’armes à feu et de munitions.
Pour rappel, Ali Tounsi avait été assassiné par Oultache le 25 février 2010 dans son bureau, quelques minutes après une réunion avec ses collaborateurs.
L’ancien colonel de l’armée de l’air était considéré comme l’un des proches collaborateurs du défunt directeur général de la Sûreté nationale.
Selon l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation, l’assassinat d’Ali Tounsi était « un acte isolé ». L’enquête des services de sécurité avait abouti à la conclusion que le meurtre était la conséquence d’une altercation entre les deux hommes.
Chouaïb Oultache aurait fait irruption dans le bureau de la victime pour lui intimer de reporter la réunion prévue ce jour-là, au motif que le travail demandé à ses collaborateurs n’était pas encore prêt. L’assassin passa à l’acte suite au refus d’Ali Tounsi de répondre favorablement à cette demande de report.
Toujours selon les conclusions de l’enquête des services de sécurité, Ali Tounsi, en sa qualité de premier responsable de la DGSN, aurait reproché à Oultache des manquements aux règles dans la gestion du marché de la télésurveillance et des télécommunications.
L’assassin a même blessé à coups de crosse le chef de sûreté de wilaya d’Alger à cette époque, le premier à faire irruption dans le bureau d’Ali Tounsi avant que l’assassin ne soit maîtrisé par d’autres policiers arrivés sur la scène du crime.
A rappeler, par ailleurs, que Chouaïb Oultache purge une peine de 7 années de prison ferme dans une autre affaire dans laquelle il était poursuivi pour passation de marchés en violation de la loi, dilapidation de biens, abus de pouvoir et utilisation abusive de la fonction.
Le prévenu avait exercé son influence sur la commission technique des offres de la DGSN où il siégeait en tant que président pour choisir la société privée ABM (Algerian Business Multimedia), spécialisée dans les équipements informatiques, dans laquelle son gendre, Toufik S., était actionnaire minoritaire et DG adjoint. Ce dernier ainsi que le PDG Mohamed B. avaient écopé de deux ans de prison ferme.
Il convient de signaler enfin que le mis en cause attend d’être jugé depuis son incarcération en 2010. Des témoins, dont des hauts cadres et des fonctionnaires de la DGSN, seront également entendus par les membres du tribunal criminel d’Alger, ce qui drainera sans aucun doute une foule nombreuse le jour du procès.