Le procureur général d’Alger a indiqué qu’il reçoit des centaines de lettres anonymes de dénonciation, faisant état de toutes sortes de dépassements, allant des délits et crimes économiques aux grandes affaires de crimes de sang. Il a indiqué qu’il y a de plus en plus d’affaires qui sont élucidées sur la base de lettres anonymes.
En marge de la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire au niveau de la cour d’Alger, le procureur général d’Alger, Zernati Belkacem a indiqué que durant l’année en cours les cinq juridictions de la wilaya d’Alger ont traité plus de 20 000 affaires. Parmi ces affaires, le procureur général d’Alger a révélé que 158 255 affaires criminelles ont été traitées au niveau des juridictions d’Alger dont principalement 137 627 tranchées. Pour ce qui est des affaires civiles qui ont été traitées au niveau des mêmes juridictions, le procureur général fait état de 46 797 dont 38 005 ont été tranchées. Par ailleurs, le procureur général d’Alger a indiqué qu’il reçoit des centaines de lettres anonymes de dénonciation faisant état de toutes sortes de dépassements allant des délits et crimes économiques aux grandes affaires de crimes de sang. Il a indiqué qu’il y a de plus en plus d’affaires qui sont élucidées sur la base de lettres anonymes. Le procureur général a tenu à préciser que la machine judiciaire s’ébranle à chaque fois qu’elle reçoit une information de dénonciation. Toutefois, ce dernier a tenu à préciser qu’une information diffusée par voie de presse, colportée par un autre canal ou bien transmise sous forme de lettre anonyme n’est pas une plainte.
«C’est pour cela que nous faisons très attention à ce genre d’informations que nous ne prenons pas toujours pour argent comptant. Vous savez, ce n’est pas facile de faire convoquer un citoyen algérien par la police judiciaire lorsque nous n’avons pas assez de preuves ; et figurez-vous que nous ne sommes pas insensibles à l’effet que cela puisse avoir sur les concernés et sur leur entourage. C’est pour cela que nous faisons preuve de beaucoup de précautions quant au traitement de ce genre d’informations envoyées par le biais de lettres anonymes» a-t-il tenu à préciser. Pour ce qui est du traitement des affaires de corruption, M. Zernati a indiqué que les pôles judiciaires spécialisés ne sont pas habilités à traiter des affaires de corruption. Il a tenu à préciser que les pôles judiciaires spécialisés sont habilités à traiter uniquement les affaires liées au terrorisme, aux crimes extra-frontaliers, la cybercriminalité, les trafics de monnaie et de drogue. Interrogé à propos des quelques prisonniers de Guantanamo qui ont été livrés aux autorités algériennes, le premier représentant du ministère public au niveau de la wilaya d’Alger a indiqué qu’ils sont actuellement sous contrôle judiciaire puisqu’ils ont été poursuivis par la justice algérienne.
Dans cette optique, il a tenu à préciser que cela ne veut pas dire que ces anciens prisonniers de la prison de Guantanamo sont considérés coupables par la justice algérienne et que seulement après étude de leur dossier le juge d’instruction a estimé utile de présenter leurs dossiers devant les tribunaux. Toutefois, à propos de cette question, le conférencier a tenu à préciser que «la justice algérienne est indépendante». Il y a lieu de signaler que la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire s’est tenue en présence des représentants des autorités locales, le wali d’Alger et le président de l’APW.
Par Salah Harirèche