Lors d’une journée d’information sur le programme européen 2020, organisée au siège du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à Alger, les chercheurs présents à ce rendez-vous ont soulevé la question du financement des projets d’innovation.
Présentant le programme de recherche ainsi que les différentes opportunités de collaboration sous le programme-cadre de l’UE à l’horizon 2020 par lequel deux projets avec une participation algérienne qui ont déjà été financés, les chercheurs ont soulevé une question majeure pour eux concernant le financement de ces projets.
A commencer par les salaires des travailleurs, le transport (billets, déplacement) ainsi que l’acquisition des équipements pour les centres. Pour eux, la loi algérienne interdit ce genre de financement. Mais la réponse du Dr. Labed Sifeddine, directeur de la recherche, de l’innovation et de transfert technologique au ministre de la Recherche scientifique, était très claire : « la problématique ne réside pas dans la règlementation, mais plutôt dans les institutions. «Les projets européens ont des règles à respecter certes, mais en contrepartie les lois algériennes interdisent qu’un fonctionnaire cumule deux salaires.».
M. Sifeddine a précisé que «l’argent reçu par les chercheurs dans le cadre de ces projets est considéré comme des primes car le dudit projet ne dure pas dans le temps.». Il conclue par dire que les procédures sont pratiquement les mêmes que les projets lancés par les laboratoires de recherches nationaux.
Pour sa part, Mokhtar Sellami, de la direction générale de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRSDT) a affirmé que jusqu’à aujourd’hui «il n’y a aucun contentieux entre l’Algérie et l’UE en matière de financement de ces programmes».
Quant à Cristina Russo, directrice de la coopération internationale et directrice générale de la recherche et de l’innovation au niveau de la commission européenne, elle a souligné l’existence de volonté politique des deux côtés pour approfondir cette coopération. Elle a également insisté sur l’existence de moyens pour réussir ces projets.
Le développement de la recherche scientifique, selon Mme Russo, ne se réalisera qu’avec l’exploitation de toutes les compétences des deux rives. «Il faut se mettre ensemble pour trouver les meilleures solutions aux problèmes de l’humanité», a-t-elle souligné avant d’ajouter : «le renforcement de la coopération se concrétise avec des actions concrètes sur le terrain». L’intervenante a affirmé que le taux de succès des projets des Algériens est estimé à 23%, tandis que ceux des Européens ne dépassent pas les 13%. Ainsi, souligne-t-elle, « il est nécessaire de profiter de ces compétences. Il s’agit en effet de 4 projets dont 2 sont déjà validés tandis que les 2 autres sont à l’étude. A propos du budget global du programme 2020, l’oratrice a fait savoir qu’il est estimé à 80 milliards d’euros. L’objectif principal de cette conférence est d’informer la communauté algérienne de la recherche et de l’innovation sur les opportunités qu’offre le programme de recherche et innovation Horizon 2020.