Un symposium de cinq jours dédié au qanun a marqué le côté didactique et pédagogique du Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes. Avec la participation des maîtres de cet instrument à travers la planète, ce fut un rendez-vous mondial.
« En plus des master classes que nous organisons chaque après-midi, nous assistons à des mini-concerts de qanun donnés par des professeurs au profit de praticiens de cet instrument qui, à leur tour, présentent leur savoir-faire pour un meilleur échange », précise Mohamed Saadaoui, concepteur et organisateur de ce rendez-vous de l’art musical.
Ce qui apporte le caractère mondial à ce symposium, c’est l’origine des participants venant des principaux pays où le qanun est populaire, la Turquie en tête, suivie de la Syrie, de l’Irak, de la Tunisie, du Maroc. Parmi les invités venant de Turquie se distingue la talentueuse et star du qanun, Pinar Munzur Somakci, qui est aussi professeur à l’université d’Istanbul.
Ceux qui ont assisté à son concert ne peuvent qu’admirer son aisance et sa maîtrise dans les variations hautement délicates et émotionnelles de son jeu. Les concerts qu’elle donne en Turquie sont vivement attendus et recherchés et c’est une chance pour l’Algérie de l’avoir eu comme invitée.
Du côté algérien, les praticiens du qanun ont été extrêmement intéressés par ces rencontres avec les maîtres de cet instrument. Il faut dire que c’est une première en Algérie car il n’existe pas de spécialité de l’enseignement du qanun dans nos écoles et conservatoires. « J’ai appris a jouer du qanun par l’intermédiaire d’internet », confie le jeune Belkacem Hassane Benalioua qui est étudiant à l’Institut national supérieur de musique et joue du qanun au sein de l’orchestre national de variétés.
« J’ai été très heureux d’assister et de prendre part à ce symposium où j’ai énormément appris », souligne-t-il. Il se réjouit de se retrouver dans ce milieu international où tous les participants ont une même idée fixe, celle de la passion pour le qanun. Ce qui annonce avenir radieux pour cet instrument ancien fondé au temps de l’Andalousie musulmane par le maître Mohamed El Faradi, c’est l’engouement inconditionnel que lui portent les jeunes générations, garçons et filles.