Le rôle de la police dans la protection des enfants : 2.712 cas de violence durant le premier trimestre de l’année

Le rôle de la police dans la protection des enfants : 2.712 cas de violence durant le premier trimestre de l’année

« Le rôle de la police dans la protection des enfants » a été au centre des débats au Forum de la Sûreté nationale organisé, hier, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits de l’enfance qui correspond au 20 novembre de chaque année.

« Le rôle de la police dans la protection des enfants » a été au centre des débats au Forum de la Sûreté nationale organisé, hier, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits de l’enfance qui correspond au 20 novembre de chaque année.

Organisée hier au Forum de la Sûreté nationale, à l’École supérieure de police Ali-Tounsi, la conférence a été animée par le commissaire de la police judiciaire, M. Abdelhakim Taleb, en présence de Mme Salima Souakri, représentante du bureau de l’Unicef, et M. Abderrahmane Araâr, président de réseau Nada,

Les conférenciers ont tiré la sonnette d’alarme quant à la situation des enfants en Algérie, qui paraît préoccupante. Les services de la Sûreté nationale ont enregistré «pas moins de 2.712 cas de violence durant le premier trimestre de l’année en cours», selon le commissaire de la police judiciaire, M. Abdelhakim Taleb.

Ces cas sont répartis sur plusieurs sortes de violence, a fait remarqué le même commissaire, qui a affirmé : «Sur les 2.712, dont 2.702 garçons et 10 filles, cas de violence sur les enfants de 0 à 18 ans, la police judiciaire a enregistré durant cette période 6 cas qui ont entraîné la mort, 22 cas d’agression sur mineurs, 36 cas de coups et blessures volontaires.»

Le commissaire Abdelhakim Taleb a ajouté que «pas moins de 2.712 poursuites judiciaires ont été lancées contre des mineurs qui ont été impliqués dans des affaires diverses». Sur un autre plan, il a précisé que le même bilan indique «1.040 cas de danger moral, 831 victimes de pédophilie et 273 cas de maltraitance». Le commissaire Taleb a redessiné l’expérience de la police judiciaire dans le domaine de la protection de l’enfant. Dans cette optique, il a rappelé que l’Algérie a ratifié tous les accords en matière de protection de l’enfant. «L’Algérie a mis en place un des plus grands mécanismes pour lutter contre toute forme de violence à l’égard des enfants», a-t-il dit. Le conférencier a signalé, par ailleurs, que 195 cas de disparition d’enfants ont été signalés, durant l’année 2014, et 195 innocents ont été victimes de tentatives ou d’agressions sexuelles à ce jour.

Il faut noter que, l’année  2014, la DGSN a recensé 3.733 victimes de violences physiques, 1.663 victimes de violences sexuelles, 544 enfants victimes de mauvais traitements, 195 enlèvements et 11 victimes d’homicide volontaire.

Malgré ces chiffres, il existe toujours des enfants victimes qui souffrent en silence. Un silence qui ne fait que favoriser la criminalité.

S’agissant les agressions sexuelles exercées contre des membres de la population juvénile, le conférencier a précisé que la sûreté fait face à cette difficulté de détecter des cas se produisant en milieu familial, et qui sont connues suite aux fugues d’enfants ou à leur hospitalisation.

De son côté, Mme Souakri a déclaré que «le bureau de l’Unicef a lancé une campagne générale contre la violence à l’égard des enfants». Cette compagne, selon la conférencière, compte quatre volés. Il s’agit de «la violence au sein de la famille, la violence sexuelle, la violence à l’école et la violence à l’encontre des handicapés», a-t-elle dit. Dans le même ordre d’idées, la représentante de l’Unicef a rappelé que pour lutter contre la violence au sein de la famille, l’Unicef et le ministère de la Santé ont mené une enquête qui a fait ressortir un taux de 86% d’enfants interrogés qui ont confirmé avoir été sujets de violence verbale et corporelle.

Pour sa part, le président du réseau Nada a appelé à l’implication de la société civile et des mouvements associatifs dans la lutte contre la violence. M. Araâr a posé la problématique du déploiement d’éducateurs en la matière. Il s’est demandé si «un éducateur est-il en mesure d’encadrer 5.000 jeunes à la fois ?», précisant que «les maisons de jeunes ne sont pas fréquentées par nos jeunes, et ce à défaut d’encadrement et de motivation», a-t-il conclu.