Les avancées en matière de systèmes des télécommunications sont sources de propagation des médias interactifs et d’autres diffuseurs d’information grâce auxquels les citoyens accèdent aux milliers d’informations disponibles. L’Unesco estime qu’il y a un besoin d’éducation aux médias et à l’information (EMI) pour faire des citoyens des agents de la transformation numérique urbaine.
Dans le cadre de la semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information (EMI) 2018, célébrée du 24 au 31 octobre, sous le thème «le Concept des villes intelligentes et des citoyens», la commission nationale pour I’Unesco a organisé, à travers son comité technique «communication» et avec la contribution du bureau régional de l’Unesco à Rabat, une conférence-débat intitulée «Ville intelligente, ville intelligible, citoyens, villes et médias : l’éducation aux médias et à l’information en milieu urbain». La rencontre a eu lieu au siège de l’Unesco à Alger. Créée par le décret n°126/63 du 18 avril 1963, modifié par le décret n° 187/66 du 21 juin 1966, puis par le décret n°16-67 du 16 février 2016, la Commission nationale algérienne pour l’éducation, la science et la culture est un organe gouvernemental chargé d’intéresser l’opinion publique aux buts, aux programmes et à l’œuvre de l’Unesco, et cela, en vue de promouvoir en Algérie les idéaux de compréhension mutuelle entre les peuples et d’encourager les initiatives d’ordre intellectuel, ainsi que les efforts d’éducation, en particulier dans les domaines des droits de l’Homme, du respect de la diversité culturelle et de la protection de l’environnement. Placée sous la tutelle du ministre de l’Education nationale qui en assure la présidence, la Commission nationale pour l’Unesco travaille en étroite collaboration avec la délégation permanente de l’Algérie auprès de l’Unesco (www.unesco.org), l’organisation arabe Alesco (www.alesco.org.tn) et l’organisation islamique Isesco (www.isesco.org.ma).
Lors de la conférence du 24 octobre 2018, l’expert en communication numérique et président du comité Communication, Ahmed Benzelikha, a estimé que «communiquer, ce n’est pas seulement d’établir des liens entre particuliers fondés sur l’interaction des idées liées aux réseaux, mais c’est aussi comprendre la gamme des technologies liées à l’urbanisme et à l’urbanité». «Aujourd’hui, la communication assure la circulation, le partage et l’efficience des informations. Ce n’est pas seulement un moyen mais surtout un facteur d’intelligence et d’intelligibilité», a-t-il ajouté. Ahmed Benzelikha se dit également impressionné par la question de la migration vers les villes intelligentes. Croyant en l’importance d’une telle problématique, il a préconisé le remplacement du qualificatif «village global», attribué à l’expert canadien de la communication, Marshall McLuhan, par celui de «ville globale». L’orateur a justifié cette proposition par les dernières statistiques sur l’urbanisation des régions fournies par la Banque mondiale. Il a révélé qu’en 2017, 55% de la population mondiale vit dans les villes contre 33% en 1960. «En Algérie, 72% de la population algérienne habite les villes en 2017, contre 30% en 1960», a-t-il indiqué. C’est dans ce contexte qu’Ahmed Benzelikha a passé en revue les stratégies digitales déployées dans la «ville globale» pour devenir intelligente, sûre et respectueuse des procédés humains.
Il a également mis l’accent sur l’option de l’EMI pour consolider le processus de la «smartisation» des villes, afin d’assurer l’intelligibilité des informations échangées par les e-citoyens. «La révolution numérique doit marquer en premier lieu une citoyenneté active et devenir ainsi une révolution sociale», a-t-il affirmé. «La ville intelligente représente une nouvelle tendance en matière d’information, d’industrialisation et d’urbanisation. Le monde évoluera ainsi vers le tout numérique sans remettre en cause son humanisation», a-t-il conclu.
F. F.