Qui n’a pas entendu parler du royaume de Koukou, cette petite monarchie, qui a su, pendant une période relativement proche de nous, régner en maître absolu dans toute la Kabylie, dont l’impact a gagné le nord donnant par là même, un nom à une montagne de l’Algérois que l’on Appelle encore de nos jours ‘‘Djebel Koukou ».
Le village Koukou fait partie du ârch des Ath Yahia, qui est aujourd’hui une commune de la daïra de Aïn El Hammam, situé sur la RN 71 reliant justement Aïn El Hemmam à Azazga. Le village de Koukou qui culmine à 940m d’altitude, demeure l’une des rares régions de la Kabylie qui conservent encore pleinement ses us et coutumes et qui attirent chaque année un nombre considérable de personnes, qui, venant en pèlerin, qui, en simple visiteur pour constater de visu, les derniers vestiges d’un royaume fondé vers la fin du XVI siècle.
Sidi Ahmed Ou El Kadi qui vola au secours de Aroudj Barberousse, dans son combat contre les espagnols, décida juste après la bataille, de retourner sur la terre de ses ancêtres et s’installa avec sa famille dans ce village ou il dut fonder son premier royaume. L’estime de sa famille et notamment son ancêtre, le marabout, Abou El Abbas lui a valu certainement un retour plus que triomphant et ne trouva aucune difficulté à trouver l’aide nécessaire au sein de ses compatriotes et ne chercha de ce fait, jamais à retourner dans son royaume de jadis.
Afin de bâtir rapidement son nouveau royaume, il n’hésita pas à rassembler autour de lui tous ceux qui désiraient combattre sous ses ordres et qui accepter de le servir en tant que roi avec tous les égards qui sont dus à son rang.
Le village de Koukou a connu ses heures de gloire et la dynastie des Ath El Kadi, régnera sans difficulté aucune jusqu’en 1527, tandis que l’extinction définitive du royaume interviendra en 1750, après que la famille royale eu connu des dissensions majeures, dues aux partages des biens entres deux branches princières.
De nos jour, le royaume de Koukou n’est plus ce qu’il était si ce n’est un village presque perdu dans les confins du Djurdjura. Les quelques vestiges encore debout sont les seuls témoins de son passé célèbre, glorieux et pleins de secrets. Il y a notamment le sanctuaire des Aït Yahia sur l’emplacement même de Koukou appelé ‘‘Taqourabt Bou El Kadi » et celui d’Achallam, qui chaque année regroupe toute la descendance des Ath El Kadi qui vient se recueillir sur la terre des ancêtres
Ce site pittoresque, imbriqué entre villages et collines gagne à être visité et revisité comme son histoire gagnera à être lue, relu et enseignée dans nos écoles. Un pan de notre histoire qui manque comme une partie d’un puzzle.