À l’ère de l’austérité, les inquiétudes des producteurs Algériens de médicaments augmentent de jour en jour. Après avoir réalisé ces dernières années une couverture de 50% de la demande, ces efforts se voient aujourd’hui menacées.
Ces différentes entraves qui handicapent le développement de l’industrie du médicament, ont été abordées, aujourd’hui 28 novembre, par le président de l’union national des opérateurs de la pharmacie, Abdelouhed Kerrar lors d’une rencontre qui a pour thème « l’aces au médicament à l’ère de l’austérité ».
Faisant part d’une inquiétude générale dans le secteur de l’industrie du médicament, Abdelouhed Kerrar, dresse un bilan peu rassurant sur la situation actuelle du secteur. Il a fait savoir, que le taux de croissance est en stagnation depuis deux ans.
« Ces huit dernières années le secteur a réalisé un taux de croissance de 17%. En 2014 nous étions le premier marché africain en termes de croissance. Mais avec la crise économique, celui-ci est en stagnation. Pour l’exercice 2014 /2015, nous avons réalisé un taux de croissance de seulement 0.4% », souligne encore M. Kerrar.
Un autre paradoxe, laisse les producteurs de médicaments perplexes quant à l’avenir de leur activité. M. Kerrar, explique que l’objectif assigné par les autorités publiques aux producteurs locaux est de porter la couverture du médicament à 70%.
Seulement cela ne peut se rélaiser si les restrictions sur l’achat des matières premières persistent.
« L’achat de matières premières pour la production locale est soumis à un programme d’importation, si cela continue certains producteurs vont disparaitre », commente le directeur de l’UNOP.
Concernant la gamme des produits fabriqués, Abdelouhed Kerrar, précise que les autorités publiques reprochent aux producteurs de fabriquer les mêmes médicaments. Il a expliqué que cela ne relève pas de la volonté du producteur. « Fabriquer un produit qui n’est pas dans la nomenclature algérienne, implique des coûts colossaux et des années d’attentes », précise-t-il.
Il y a également, l’augmentation en 2017 des prix de l’analyse et de l’enregistrement des médicaments.
Ce sont là des restrictions inhérentes à la crise mais qui existaient également auparavant.
Des solutions urgentes
Le point de vue de l’UNOP concernant le développement de la production pharmaceutique algérienne, est que cette dernière peut se développer, non pas par une injection de budgets de l’Etat, mais des actions organisationnelles.
Ces actions, selon Abdelouahed Kerrar, s’articulent autour de certains points notamment l’impératif de réserver la priorité des marchés publics à la production nationale avec des avis d’appel d’offre réservés à la production.
La baisse des prix de l’enregistrement, et une rationalisation quantitative du programme d’importation. Il faut également, selon Abdelouhed Kerrar, revoir le prix de la production locale qui est inchangeable pendant 5 ans.
En conclusion, le président de l’UNOP, indique que l’enjeu aujourd’hui est l’augmentation de la consommation s’adosse sur la production et non pas sur l’importation. Pour cela il est nécessaire de donner les moyens aux producteurs locaux.