Interrogations…
Que tentent de cacher, donc, la direction et les responsables du service de chirurgie générale (B) du plus grand hôpital d’Algérie ? Les réponses au compte-gouttes des concernés laissent libre voie au doute et alimentent davantage la suspicion. La thèse selon laquelle l’incendie du 12 septembre, soit le jour de l’Aïd El Kebir, serait un acte criminel et de sabotage devient possible. D’ailleurs, la chambre dans laquelle s’était déclaré le feu (1er étage) était réservée au stockage d’un nouveau matériel que l’hôpital venait tout juste d’acheter. Selon nos sources, ce matériel médical qui se trouvait à l’intérieur est «estimé à plus de 30 millions DA (3 milliards de centimes)». Une perte très importante pour le service qui espérait souffler avec l’ouverture de deux nouveaux blocs opératoires au premier étage. «Ce projet qui consiste à développer les capacités de prise en charge des malades, en plus d’une meilleure formation pour les médecins spécialistes, remonte à 2008», déclare notre source, s’indignant que «comme par hasard, l’incendie s’est déclaré dans cette chambre». Le retard de concrétisation de ce rêve a, semble-t-il, épuisé toutes ses raisons, jusqu’à cet incendie qui ravagea le matériel qui se trouve être la clé principale.
Jusqu’à présent, l’enquête ouverte par les services de la sûreté nationale pour déterminer l’origine de l’incendie, n’a pas donné de conclusions. Ceci, au moment où la direction tend à minimiser de l’ampleur de ce dernier, alors que des témoins, interrogés hier, affirment que l’incendie a failli encercler un médecin qui était de garde la veille de l’Aïd. «Il n’y a ni alarme en cas de danger ou d’incendie, ni autre mesure de sécurité d’ailleurs», regrette-t-on encore. D’où le cri d’alerte qu’avait lancé dernièrement le Collectif des médecins résidents du CHU Mustapha-Pacha sur «l’insécurité qui règne à l’intérieur».