L’application de la dernière décision d’augmentation des salaires des travailleurs peine à se concrétiser.
Le processus de négociations enclenché entre les représentants des travailleurs et les directions des entreprises publiques n’a pas abouti à des résultats satisfaisants.
C’est le cas notamment de la société nationale des véhicules industriels (SNVI). Après avoir organisé un sit-in de deux heures jeudi dernier devant la direction de l’entreprise, les travailleurs comptent durcir le ton et dénoncer le blocage de l’application de la hausse des salaires. «Nous avons tenu trois réunions pour examiner la question des augmentations de salaires.
Le syndicat a demandé une hausse de 20% alors que la direction a proposé 8% que nous avons rejetés. Lors de la deuxième réunion, les responsables de l’entreprise ont proposé une hausse de 13% applicable depuis janvier 2010 et 7% seront accordés après l’achèvement de l’assainissement de l’entreprise. En répliquant, le syndicat a proposé d’appliquer une hausse de 17% à compter de janvier dernier et de rajouter les 3% restants dès le mois de novembre prochain.
Les travailleurs ont exprimé le souhait de voir concrétiser cette application dès le mois de juillet vu l’approche du mois de ramadhan. Hélas, les choses n’ont pas évolué depuis la dernière réunion tenue le 21 juin passé. Le blocage persiste, selon M. Aziz Bouksani, membre du syndicat et du comité de participation. Les travailleurs menacent d’entamer une grève illimitée pour faire valoir leurs droits et décrocher une hausse de l’ordre de 20%, comme cela a été annoncé auparavant par les pouvoirs publics.
«Le PDG a maintenu ses propos et affirmé que les propositions qu’il a formulées ne peuvent pas être changées sans l’intervention des pouvoirs publics», a encore ajouté notre interlocuteur. Des propos qui n’ont pas été appréciés par les représentants des travailleurs ayant décidé d’inscrire et de communiquer ce conflit à l’inspection générale.
Une réunion des membres du conseil syndical a été tenue, quelques jours plus tard, pour débattre de cette situation. Après débat, les syndicalistes se sont entendus sur la nécessité d’organiser des actions de protestation en faisant participer l’ensemble des travailleurs. Dans un premier temps, les représentants des travailleurs ainsi que quelques travailleurs vont tenir des sit-in devant la direction générale de la SNVI lundi matin.
«Une action à travers laquelle nous voulons dénoncer l’attitude des responsables de cette entreprise à l’égard de nos revendications socioprofessionnelles ainsi que l’organisation et la gestion catastrophique qui compromettent l’avenir de l’entreprise et de ses emplois», a souligné notre interlocuteur. Cette nouvelle vague de protestations que risque de connaître la SNVI aura certainement un effet de contagion dans toute la zone industrielle de Rouiba.
Les syndicalistes des entreprises publiques situées au niveau de cette même zone ont affirmé que les négociations salariales sont très compromises et les résultats pas encore arrivés. «Nous avons beaucoup sacrifié pour obtenir cette augmentation. Nous ne voulons pas que les efforts consentis et surtout la grève d’une semaine que nous avons organisée en début de cette année soient jetés dans l’air», a-t-il ajouté.
Un préavis de grève a été déposé par le conseil syndical en attendant une réaction dans les prochains jours. «Nous allons accorder le temps nécessaire qui permettra à la direction de nous donner une réponse satisfaisante, faute de quoi nous allons passer à la protestation», a-t-il encore souligné.
Nouria Bourihane