Le tabagisme, un fléau dévastateur
L’association bénévole El Fedjr tire la sonnette d’alarme.
Janvier 1989: naissance de l’association El Fedjr au Centre Pierre et Marie Curie à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger, en présence d’une centaine de personnes réunies en assemblée générale. Depuis, une lutte incessante est menée par quelques bénévoles de cette association à but non lucratif et agréée par l’Etat, pour une meilleure qualité de la vie des personnes atteintes de cancer et défendre leurs intérêts matériels et moraux. En fait, ils éffectuent surtout un travail de proximité auprès de la population et de surcroît avec la presse qui se doit de communiquer le message de sensibilisation auprès notamment des pouvoirs publics et l’opinion publique sur les nombreuses difficultés que rencontrent les malades atteints de cette affection. Ce faisant, «El Fedjr a organisé, hier mercredi une rencontre avec la presse au Forum d’El Moudjahid, sous la direction du Pr Salim Nafti, pneumologue et néanmoins chef de service des maladies respiratoires à l’hôpital Mustapha-Pacha. Il était entouré de Mme Hamida Akli, membre de l’association et du Pr de droit à l’Université, Mme Yamina Houhou. Pendant les treize années de son existence, El Fedjr a continuellement transmis son message de sensibilisation à travers divers quotidiens et autres publications périodiques ou revues spécialisées. L’aide dispensée par cette association se décline en plusieurs options comme celle de l’assistance au malade pendant le traitement médical, la création de chaînes de solidarité à travers le pays, l’appui pour une réinsertion sociale et professionnelle du malade après le traitement…en un mot aider à développer la lutte anticancéreuse sous toutes ses formes. Au-delà de l’énumération des missions de l’association, il faut savoir qu’en Algérie, 15.000 personnes meurent chaque année du cancer du poumon lié au tabac, soit 40 individus journellement sans compter les 8000 cas nouveaux enregistrés par an. De par le monde, les statistiques sont effarantes. Un mort toutes les six secondes pendant que 600.000 personnes, non-fumeuses, meurent à cause de la fumée du tabac qui tue 5,4 millions de personnes par an dont 1,5 million de femmes. Si le tabac a tué, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), 100 millions d’êtres humains au XXe siècle, il devrait tuer un milliard d’individus au siècle actuel. Les communicateurs ont préconisé «l’inaccessibilité» du tabac en triplant, par exemple, le prix du paquet de cigarettes dont 75% vont dans les caisses du Trésor. L’application des nombreuses lois existantes n’a pas du tout été faite comme l’interdiction de fumer dans des lieux clos, restaurants, cafés, hôtels, aéroports…ou même dans les bureaux où le fumeur passif consomme malgré lui une cigarette à chaque fois que trois cigarettes sont grillées par un collègue «accro». Cette année, un travail de proximité assidu a été lancé par El Fedjr auprès des établissements scolaires. Les enquêtes menées sur place par l’association, révèlent des chiffres hallucinants. Dans le primaire, 3% des écoliers fument quelque 3,7 cigarettes/ jour. Dans le cycle moyen 12% sont fumeurs pour la moyenne d’âge de 12 à 14 ans et plus de la moitié des lycéens fumeurs sont des filles ou pire encore, l’on constate que 16% des étudiants en médecine sont des fumeurs invétérés. Encore plus pire, (jusqu’où?), on s’aperçoit que des enseignants fument devant leurs élèves sachant l’impact du comportement de l’instituteur sur son élève. Il est plus grave de fumer que de ne pas porter la ceinture de sécurité en voiture a indiqué un conférencier qui a regretté que toutes les lois (elles sont nombreuses) sont vidées de leur essence, car sans sanctions pécuniaires appliquées. Il a insisté sur l’obligation de mentionner visiblement sur le paquet de cigarettes tous les dangers de santé encourus en précisant les taux de nicotine ou d’oxyde de carbone. Ces précisions doivent être facilement lues et «ne pas avoir besoin de loupe ou de microscope pour leur lecture».