Le tadjine en terre rivalise avec les nouveaux appareils de grillade à Guelma

Le tadjine en terre rivalise avec les nouveaux appareils de grillade à Guelma

dd26adadb163fe7cab6ca0f531aeb72e_L.jpgGUELMA- Beaucoup de familles de la wilaya de Guelma demeurent attachées à l’ancienne méthode de grillade des morceaux de foie et de poumon du premier jour de l’Aïd El Adha sur le tadjine (plat de cuisson) laissant de côté les nouveaux barbecues.

Le tadjine Lemsarah dont la surface de la cuisson est totalement lisse qui sert également à cuire les Ghrayef (genre de crêpe à base de semoule) est semble-t-il toujours dans ‘‘l’air du temps’’ et concurrence l’armada des appareils à grillade.

De retour de la prière de l’aïd, les hommes qui entament aussitôt le rituel du sacrifice trouve souvent le tadjine déjà placé sur la tabouna à charbon (sorte de large brasero ) et bien chaud, les femmes de la maison venant tout juste de terminer la cuisson des galettes et attendant les premières parties du mouton à griller qui sont traditionnellement le foie et le poumon de l’ovin immolé.

Aussitôt leur tâche du sacrifice terminé, toute la famille s’attablent autour de ces premières grillades souvent accompagnées d’une salade, de la harissa faite maison mélangé à l’huile d’olive et de morceaux délicats de galette.

Mme Bariza, sexagénaire, affirme raffoler du mechoui sur le tadjine de terre depuis déjà sa tendre enfance durant laquelle il n’existait ni bouteille de gaz encore moins le gaz de ville.

Pour cette dame, les grillades sur les barbecues électriques ou métalliques n’égalent en rien le pouvoir qu’exerce le mechoui tadjine sur ses papilles.

Fatima 31 ans confie n’avoir compris l’insistance de son père à déguster le premier jour de l’Aïd du mechoui sur tadjine qu’après avoir gouté chez sa tante des grillades préparé sur un poêle. ‘‘C’est là seulement que j’ai saisi +le bon sens+ de la préférence de mon père’’, ajoute cette jeune dame qui estime que les grillades sur tadjine, outre l’ambiance de fête qu’ils font naître au sein de la maison, ont un goût plus fort et la viande y est cuite sans être carbonisée et sans que des fragments de braise ne s’y collent.

De son côté, Brahim 25 ans, considère que les grillades sur ce plat en terre cuite est plus sain que sur les autres matériaux en fer ou en aluminium qu’il est presque impossible de nettoyer totalement contrairement à l’ustensile en terre.

Aujourd’hui septuagénaire, hadj El Hani affirme manger durant les jours ordinaires les grillades quel que soit l’ustensile sur lequel elles sont préparées mais durant l’Aïd il assure refuser d’en prendre que si elles sont cuites sur le tadjine ainsi que le faisaient son père et ses grands-pères.