Immigration, drogues injectables, comportements sexuels à risques… Autant de facteurs négatifs.
Le nombre de facteurs de vulnérabilité impose l’adoption d’une nouvelle approche stratégique dans la région Mena où la nécessité d’une démocratisation de dépistage se précise dans la communication, l’organisation ainsi que dans le recours aux meilleures technologies et innovations disponibles. C’est dans cet esprit de «vigilance» que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, s’est exprimé hier, à l’ouverture à Alger d’une rencontre régionale Afrique du Nord et Moyen-Orient (Mena) sur l’épidémie du sida.
L’Algérie est engagée à mettre en oeuvre la nouvelle vision préconisée par les Nations unies pour mettre fin à l’épidémie du sida, a-t-il affirmé en soulignant que cet engagement s’est traduit par une «volonté politique réaffirmée» tant à l’échelle nationale qu’internationale. Le ministre rappellera que l’Algérie, dont notamment le société civile, reste mobilisée comme le stipule un décret exécutif du Premier ministre et appuyé par le maintien du recours à un financement conséquent avec plus de 95% du budget alloué sur le seul budget de l’Etat. Cet effort permet d’assurer «à titre gratuit toutes les prestations y compris le dépistage et le traitement antirétroviral pour tous». La stratégie adoptée par l’Algérie se résume en une «riposte nationale» basée sur une approche de planification axée sur les résultats présentés par l’Onusida, a argué le ministre qui a attiré l’attention sur «le faible niveau d’utilisation des moyens de protection, la consommation de drogues injectables, ainsi que les phénomènes de migration». Le ministre dira aussi que les différents plans nationaux multisectoriels successifs, du «Plan national stratégique 2016-2020 a déjà intégré la cible 90-90-90 en tant que priorité» en se félicitant toutefois de «la faible prévalence de l’épidémie en Algérie (0,1%)». Le ministre aura mis en garde contre les comportements sexuels à risques, de même que les faibles moyens de protection… «Autant de facteurs de vulnérabilité» qui nécessitent un «maintien de vigilance». Il a mis en avant le besoin d’une «nouvelle approche stratégique» pour la région Mena qui «appelle à une révolution dans les pratiques de dépistage non seulement en matière de communication, mais également en matière d’organisation». «Néanmoins, faut-il aussi considérer les obstacles persistants qu’il faut lever ainsi que les coûts élevés des médicaments et des nouvelles technologies qui constituent un lourd fardeau encore difficile à supporter pour nos pays».
Le ministre n’a pas manqué de dénoncer toute forme de discrimination ou de stigmatisation tout en insistant sur «l’accès universel pour tous» en ce qui concerne les soins, citant plus particulièrement les populations les «plus vulnérables».
Saluant les efforts consentis par les Nations unies, notamment à travers l’Onusida, l’OMS, l’Unicef ainsi que le Fnuap, il a souligné que le thème retenu: «Accélération du dépistage du VIH dans la région Mena» traduit la volonté des pays de la région de s’atteler davantage à réunir tous les moyens possibles pour renverser le processus de propagation de cette épidémie. Il a rappelé ainsi que l’objectif arrêté par l’Onusida consiste à faire en sorte que «d’ici à 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH dans les pays de la région, connaissent leur statut et que 90% d’entre elles reçoivent un traitement antirétroviral, qui est faible dans la région Mena. Il s’est prononcé également pour que 90% de ces patients aient une charge virale indétectable et ce, dans une perspective d’éradication de l’épidémie, d’ici à 2030». L’objectif 90-90-90 de l’Onusida se décline comme suit: 90% des personnes vivant avec le VIH connaîtront leur statut, 90% d’entre elles recevront un traitement antirétroviral et 90% des personnes traitées dans cette voie auront une charge virale détectable.