Séisme, vieux bâtis et inondations n’ont pas convaincu les Oranais pour s’assurer contre les catastrophes naturelles. Obligatoire depuis 14 ans, soit depuis le séisme de Boumerdès en mai 2003, l’assurance contre les catastrophes naturelles (Cat-Nat) n’arrive toujours pas à séduire les Oranais. A Oran le taux de couverture par l’assurance Cat-Nat ne dépasse pas les 5% pour un parc de logements estimé à 302.980 unités selon les dernières statistiques de l’ONS et quelque 2.000 immeubles menaçant ruine ont été recensés.
Selon une agence d’assurance étatique située à Haï El Makarri, le tarif de la CAT-NAT n’est pour rien dans ce manque d’attractivité pour les souscripteurs, puisque ce tarif commence à partir de 600 DA/an. La police Cat-Nat pour un logement à Oran qui coûte 4 millions de DA, par exemple, s’élève à 3.000 DA/an. Cela représente à peine 3 à 4 DA /jour pour une couverture annuelle et selon les régions. Un taux qui demeure insignifiant eu égard aux importants risques de catastrophes naturelles qu’encourt cette région, située dans une zone connue pour sa forte sismicité.
La souscription à l’assurance contre les risques naturels a du mal à se faire une place, aussi petite soit-elle, parmi les différents produits que proposent les assureurs. La majorité des personnes l’ont fait dans l’obligation, surtout que l’attestation d’assurance portant la garantie catastrophe naturelle est exigée par les notaires lors des transactions de vente, de transfert ou de location des biens. Le problème ne se pose pas vraiment pour les commerces et autres unités industrielles ou administrations puisque l’assurance Cat-Nat est aussi exigée par l’administration fiscale lors des déclarations fiscales.
Concernant les facteurs à l’origine de la désaffection à ce type d’assurances, selon une étude élaborée pour le compte du Conseil national des assurances (CNA), sur un échantillon de 1.500 chefs de ménage (des wilayas de Chlef, Annaba, Djelfa, Biskra, Oran, Blida, Boumerdès et Alger) et de 300 agents de compagnies d’assurances en Algérie, 35% des propriétaires évoquent les raisons économiques, 30% pour ignorance du caractère obligatoire de cette police d’assurance, 25% pour raisons personnelles, 20% pour déficit de crédibilité en les compagnies d’assurances et 15% en raison de la précarité et de l’instabilité résidentielle. Notons que l’assurance Cat-Nat est disponible auprès de toutes les sociétés d’assurances agréées, l’assurance Cat-Nat inclut quatre sinistres (tremblements de terre, inondations et coulées de boue, tempêtes et vents violents, mouvements de terrain).
La procédure de remboursement en cas de sinistre ne peut être engagée qu’après la publication au Journal officiel du texte réglementaire déclarant l’état de catastrophe naturelle. Une fois l’état de catastrophe naturelle décrété, la procédure d’indemnisation se déroule en trois phases. Le montant de l’indemnisation est calculé sur la base du coût des dommages matériels directs subis par les biens assurés, dans la limite de 80% des capitaux assurés pour les biens immobiliers à des fins d’habitation et 50% des capitaux assurés pour les installations industrielles ou commerciales. Les coûts des dommages seront cependant fixés selon l’évaluation de l’expert, après déduction de la vétusté et des valeurs résiduelles.