L’histoire de la jeune étudiante algérienne agressée physiquement par deux agents de sécurité au consulat algérien de Créteil, ne semble pas avoir livré tous ses dessous.
Le vendredi 18 décembre dernier, lorsqu’une jeune étudiante algérienne non boursière et malade, s’est rendue au consulat algérien de Créteil (dans la banlieue sud-est de Paris en France), pour demander de l’aide, elle ne savait pas encore qu’elle allait passer un mauvais quart d’heure.
Voulant en savoir plus, et surtout la version des faits de la victime, nous avons contacté la jeune étudiante. Visiblement encore sous le choc, elle a accepté à nous raconter sa mésaventure avec les deux agents du consulat algérien de Créteil.
Les raisons de son déplacement au consulat de Créteil
Dans une déclaration à Algérie360, la jeune étudiante, en France depuis deux ans, est d’abord revenue sur les raisons de son déplacement au consulat.
Elle déclare qu’elle « était tombée très malade vers la fin du mois d’octobre. Vu la gravité de ma maladie au niveau des articulations, je ne pouvais pas travailler ». À propos de sa maladie, elle dira que les médecins n’ont pas encore défini exactement de quoi s’agit-il.
« Je n’avais pas de quoi payer les factures de l’hôpital, donc je me suis rendue au consulat pour demander une aide, le vendredi 18 décembre à 11 heures du matin. J’ai rencontré le consul dans le hall, et il m’a orienté vers le service social du consulat », a-t-elle témoigné.
« Lorsque j’ai rencontré la chargée du service social », continue l’étudiante, « je lui ai exposé mon problème, en lui montrant les factures. Elle m’a dit qu’ils ne pouvaient rien faire en raison des coupes budgétaires dues à la fin de l’année et à la crise sanitaire … » La chargée du service social lui a donc suggérée « d’aller voir avec le consul s’il peut faire quelque chose pour toi ».
Elle ne voulait que voir le consul
Très malade, l’étudiante se rend donc au deuxième étage dans l’espoir de voir le consul, et d’avoir l’aide qu’elle souhaite. « Et c’est là qu’une personne, qui s’est présentée comme étant le chef de la sécurité du consulat, m’a dit que le consul ne peut pas te recevoir », a-t-elle expliqué.
Confiante et sûre qu’elle est dans son droit absolu, elle ajoute : « lorsque j’ai insisté, et je lui ai dit que je ne partirais pas d’ici jusqu’à ce que je voie le consul, et s’il ne veut pas ou, ne peut pas me recevoir, qu’il vient pour me le dire ».
« Ils m’ont donné plusieurs coups de pied »
« Ensuite, un agent consulaire qui travaille à l’accueil est venu vers le chef de la sécurité et lui dit : « elle se prend pour qui ? On va la sortir de force ». À ce moment précis, les malheurs de l’étudiante vont commencer.
« Ils m’ont pris par les bras, et ils m’ont fait tomber par terre et m’ont entrainé jusqu’à l’ascenseur et ils m’ont jeté, moi et mes affaires dans l’ascenseur ».
« Le chef de la sécurité m’a donné plusieurs coups de pied et des coups à main ouverte en insultant ma mère, mon père et ma famille. Il m’a menacé en me disant ‘’tu ne vas pas t’en sortir » » témoigne encore l’étudiante, en précisant : « Je ne savais pas leur intention, mais ça a l’ère d’un kidnapping ».
« Le chef de la sécurité a menacé de me ligoter »
L’agression ne s’arrête pas là, selon le témoignage de la victime. « Lorsqu’ils m’ont emmené vers le sous-sol, je me suis dit qu’ils allaient me tuer et que personne ne va se rendre compte, vu que personne n’a le droit de rentrer, notamment au parking qui est interdit au public », a-t-elle encore témoigné.
Et d’ajouter : « Une fois au parking se trouvant au sous-sol du consulat, ils m’ont encore menacé de me ligoter et m’envoyer en Algérie… et quand je suis enfuie, une dame a entendu mes cris, et elle est venue vers moi pour me demander ce qui s’est passé ».
L’étudiante continue : « Je lui ai dit qu’ils voulaient me tuer, et elle a appelé la police ». « Quand les agents de police sont arrivés sur les lieux, ils m’ont accompagné jusqu’au commissariat où j’ai déposé une plainte. Ils ont pris quelques photos de mes blessures ».
Transférée vers l’hôpital, la victime s’en est sortie avec plusieurs blessures superficielles en attendant l’expertise médico-judiciaires(UCMJ). À noter que l’étudiante est en arrêt maladie pour deux semaines en raison des séquelles physiques et psychologiques de son agression.