Il est dans le rôle d’un gouvernement de rassurer les citoyens quant à leur avenir immédiat, d’autant qu’il se trouve coincé dans une situation de crise. Mais les annonces nombreuses et désordonnées de certains membres de l’Exécutif contribuent à semer plus une panique que cette assurance voulue. Ces sorties en ordre dispersé donnent, en fait, l’impression que la discipline gouvernementale est absente.
Au Sénat, le ministre des Finances avoue que la révision à la hausse des impôts est dictée par le souci d’une meilleure maîtrise d’un recours à l’endettement qui ne sera “ni exagéré ni généralisé”. Bel euphémisme pour avouer que l’apport extérieur sera sollicité et qu’il est, tout au moins, envisagé. Pour atténuer le coup de semonce, il est fait recours à une lapalissade qui consiste à rassurer sur la non-privatisation des secteurs stratégiques. Comme si cela était d’actualité avec les textes régissant ces domaines d’activités. En revanche, la menace est plus claire pour les autres entreprises publiques dont la majorité est en difficulté financière malgré les sommes astronomiques qui leur ont été versées dans l’urgence. Le cas le plus récent concerne le complexe d’El-Hadjar qui a reçu un apport de 700 millions de dollars.
Pour quel résultat ? Le complexe SNVI vit la même situation : le manque de vision et de stratégie d’ensemble est à l’origine de sa situation actuelle. Malgré cela, il se trouve un messager pour aller rassurer les milliers d’ouvriers que ce qui a été un fleuron de l’industrie ne sera pas privatisé. Même déclaration du ministre des Transports concernant la SNTF.
Qui croire en ces temps d’incertitude ? Ceux-là qui se mettent en avant par un discours où la démagogie prend toute sa place, en le drapant d’un faux réalisme, et qui ont peine à dire tout simplement la vérité, quand bien même elle serait amère. La fuite en avant, à coups des contrevérités, risque de mener nos gouvernants droit dans le mur… des protestations difficiles à surmonter.