Abdelkader Messahel s’applique, depuis dimanche, à réactiver auprès des chefs des diplomaties arabes présents à Amman pour la réunion préparatoire du sommet des dirigeants arabes, prévu demain, le processus de réforme de la Ligue des Etats arabes.
Un souhait et une conviction à laquelle tient le pouvoir d’Alger, seule à même de permettre la mise en œuvre d’une stratégie globale de sortie de crise à laquelle sont confrontés nombre de pays de la région.
Une rencontre tenue quelques heures avant la réunion du Conseil des ministres arabes lui a, en tout cas, permis de rappeler au secrétaire général de l’Organisation panarabe, Ahmed Aboul Gheit, la vision algérienne.
Abdelkader Messahel a mis en avant « l’importance que revêt l’initiative de réforme de la Ligue arabe qui est appelée, plus que jamais, à s’adapter aux défis régionaux et internationaux auxquels font face les pays arabes, conformément à la 147e réunion du Conseil ministériel arabe pour la réforme de la Ligue arabe « , conseil que préside l’Algérie depuis le début du mois et jusqu’à septembre.
Des réformes sans lesquelles les dossiers soumis au sommet pourraient s’avérer nonmaîtrisables à long terme. En effet, les chefs d’Etat arabes devront se pencher sur plusieurs dossiers, dont celui récurrent de la cause palestinienne, peaufinés depuis des mois et finalisés par les chefs des diplomaties des pays membres en réunion ces deux derniers jours à la mer Morte. Les dirigeants devront aussi examiner les projets d’une dizaine de décisions élaborées lors des réunions du Conseil économique et social de la Ligue.
Il va sans dire que les crises syrienne et yéménite s’inviteront au sommet ainsi que la situation en Libye, en Irak et en Somalie, en sus de l’examen de sujets aussi cruciaux pour l’ensemble de la communauté arabe que la lutte contre le terrorisme, la sécurité nationale arabe, les relations des pays voisins des pays arabes, ainsi que la coopération avec les organisations internationales et régionales, notamment dans son volet économique, pierre angulaire dans la mesure où la coopération entre les pays arabes reste insignifiante.
Le commerce interarabe représente, à en croire le président de l’Union des chambres arabes (UCA), Nail Al Kabarati, 10 % seulement du volume des transactions commerciales internationales réalisées par les pays membres de la ligue, un taux relativement faible par rapport aux potentialités des pays arabes.
Ce responsable semble cependant porteur d’une série de mécanismes à même de permettre la concrétisation de l’intégration économique arabe dont l’utilisation des ressources des pays membres, la répartition des investissements dans les projets industriels selon les qualités concurrentielles de chaque pays et la création de postes d’emploi en plus de la nécessité d’accroitre le commerce interarabe.
Al Kabarati a appelé, dans ce sens, les pays arabes à « respecter pleinement les décisions du conseil économique et social relatives à la concrétisation de la grande zone arabe de libre-échange ». Il a mis l’accent, dans le même contexte, sur « la nécessité » de créer l’union douanière arabe et la mise en œuvre de la coopération interarabe bilatérale et régionale en matière de reconnaissance mutuelle des certificats de conformité.
Défi difficile dans la mesure où nombre de pays arabes chercheraient plutôt à accueillir in situ des investissements, créneau qui reste le point faible de ces pays, plutôt que d’ouvrir leurs marchés à des produits finis.
Par ailleurs, parmi les points cruciaux devant être soumis au sommet outre celui relatif à la lutte antiterroriste, les crises syrienne, yéménite et libyenne devraient avoir la part du lion dans le dialogue interarabe.
Bien que le ministre des Affaires maghrébines de l’UA et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, ait relevé hier l’existence « d’un consensus autour de la solution politique, seule voie pour le règlement des crises dans ces pays « , un consensus qui constitue selon le ministre algérien « l’appui au dialogue entre belligérants, le refus de toute ingérence dans les affaires internes des pays et l’application des décisions de l’Onu « .