Le transport routier est le secteur le plus consommateur d’énergie en Algérie

Le transport routier est le secteur le plus consommateur d’énergie en Algérie

Les véhicules roulant à l’essence consomment 24% de l’énergie nationale, soit deux fois plus que la consommation d’électricité. Au total, le secteur des transports routiers utilise, à lui seul, plus du tiers de la consommation énergétique du pays, a indiqué un séminaire sur l’efficacité énergétique dans les transports tenu, mercredi 3 juin, à Alger.

Le secteur des transports représente ainsi l’une des premières sources de pollution en Algérie avec des émissions atteignant 14 millions de tonnes équivalent CO2, soit un taux de 46% des émissions de gaz à effet de serre, révèlent encore les chiffres présentés lors de cette rencontre organisée par l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (APRUE) en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

En dix ans, le transport est passé du second au premier secteur d’activité dans la consommation énergétique finale du pays, devant le secteur résidentiel-tertiaire.

Tandis qu’il pesait pour 33% en 2005 et le résidentiel pour 41%, en 2015, le secteur des transports représente 41 % de la consommation d’énergie finale et le secteur résidentiel 35%, selon les données de l’APRUE.

Cette inversion de tendance s’explique par le « boom de l’automobile » intervenu pendant les années 2010 au cours desquelles le parc automobile de l’Algérie s’est agrandi de cinq millions, augmentant de deux millions de véhicules en 2010 à près de sept millions en 2015.

« L’évolution du parc véhicules et l’augmentation des flux de déplacements des personnes et de marchandises sont les principaux facteurs de la pollution de l’air », a indiqué Mohamed Salah Bouzeriba, directeur général de l’APRUE, précisant qu’au niveau mondial, « le transport routier est responsable d’environ 70 à 90% de la pollution de l’air dans les zones urbaines ».

En dix ans, la consommation des carburants a été multipliée par deux en Algérie, passant de 6 millions de TEP (tonnes équivalent pétrole) en 2005 à plus de 12 millions en 2013, informe un rapport de l’APRUE sur le sujet publié en 2007

Augmenter les véhicules propres

Cet état des lieux a conduit les participants à ce séminaire à recommander de s’orienter davantage vers l’utilisation du gaz du pétrole liquéfié (GPL) et le gaz naturel comprimé (GNC) en substitution au gasoil et à l’essence, principales sources de pollution et non efficaces sur le plan énergétique.

Sur les 12,7 millions de TEP consommés par le secteur des transports en Algérie, 92% vient du transport routier dont l’essentiel de l’énergie provient des dérivés du pétrole avec 65% gasoil et 26% essence, alors que le GPL, qui est un carburant propre, ne représente que 3%, ont ainsi détaillé les intervenants de ce séminaire.

Dans ce cadre, le directeur général de l’APRUE, Mohamed Salah Bouzeriba, a mis en exergue le nouveau programme national de développement de l’efficacité énergétique (2016-2030), présenté dernièrement au Conseil des ministres, et qui vise une réduction de 9% de la consommation d’énergie et à réaliser un gain financier de 42 milliards de dollars à l’horizon 2030.

Ce programme prévoit, entre autres, de convertir 1,3 million de véhicules au GPL carburant et 11.000 bus au GNC à l’horizon 2030.

Pour développer cette filière, la Société nationale de transport et de commercialisation des produits pétroliers (Naftal) a mis en place un vaste programme destiné aux véhicules poids lourd à travers la réalisation d’un centre de conversion et de stations service GNC, selon Amel Djerdjegh, représentante de Naftal.

La première station-service de GNC a été mise en service novembre dernier à Rouïba à proximité d’une canalisation de gaz naturel et de grandes entreprises de transport.