Le village de Souamaâ reprend des couleurs à l’occasion du festival Raconte-Arts

Le village de Souamaâ reprend des couleurs à l’occasion du festival Raconte-Arts

TIZI OUZOU – Le village de Souamaâ, relevant de la commune éponyme dans la daïra de Mekla (Tizi Ouzou), reprend des couleurs à l’occasion de la 13ème édition du festival « Raconte-Arts », a-t-on constaté.

Ce hameau, qui garde encore les traits d’une organisation villageoise ancestrale, vit depuis deux jours au rythme de l’art et de la culture grâce aux festivités inscrites dans le cadre de cette manifestation itinérante visant essentiellement à préserver les valeurs anciennes des villages kabyles tout en boostant l’animation artistique, a expliqué le directeur du Festival, Hacène Metref.

Ravis d’accueillir l’évènement, les habitants de Souamaâ ont ouvert grand leurs portes aux quelque 300 participants qui animent la rencontre, ainsi qu’aux visiteurs qui viennent découvrir la région et assister aux activités inscrites au programme.

C’est d’ailleurs eux qui assurent la restauration et l’hébergement de tous les hôtes pendant les jours que durera le festival, a expliqué à l’APS Arezki Diche, président de la ligue des arts cinématographiques et dramatiques, porteuse du projet « Raconte-Arts ».

« Il s’agit d’un festival solidaire et participatif que la ligue organise en collaboration avec les comités de villages. C’est une manière de redynamiser ces structures villageoises dont le rôle commence à reculer malgré leur importance dans l’organisation sociale des villages », a-t-il signalé.

Pour cette année, deux thèmes ont été retenus par les organisateurs. Le premier, « Il était une fois le Royaume de Koukou » s’inscrit en liaison avec l’histoire de la région, puisque Souamaâ faisait partie de la dynastie des Aït Lkadi pendant leur règne. Le deuxième thème « Violences faites aux femmes », a-t-il affirmé, est un sujet d’actualité qui sera débattu en présence de spécialistes et de chercheurs.

Dix pays étrangers représentés par une soixantaine de participants prennent part à « Raconte-Arts » dont les festivités se poursuivront jusqu’au 31 juillet. Il s’agit, outre l’Algérie, de la Norvège, la France, l’Italie, l’Espagne, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie, le Congo Brazzaville et le Congo Kinshasa.

Participent également à cette semaine d’animation artistique et culturelle 11 wilayas du pays avec plus de 270 artistes et hommes de lettres, à savoir Constantine, Jijel, Bordj Bou Araridj, Sétif, Béjaïa, Alger, Blida, Médéa, Ghardaïa, Adrar et Oran, a-t-on appris auprès de la même source.

La place Tahanut, Tajmaât Oufella, Tajmaât Bwadda et la place du village accueillent quotidiennement des conférences, des spectacles de chant, des projections de films, du théâtre, des présentations d’ouvrages et des séances réservées au conte.

Des ateliers d’initiation à diverses disciplines artistiques et culturelles sont cependant animés quotidiennement par des Algériens et des étrangers au niveau de l’école primaire Souamaâ1, ainsi qu’au siège de permanence du festival, a-t-on constaté.

De jour comme de nuit, Souamaâ qui avait décroché le 3ème prix du village le plus propre de Tizi Ouzou dans le cadre du concours Rabah du quartier et le village le plus propre qu’organise l’APW de Tizi Ouzou, accueille ses visiteurs avec beaucoup de convivialité et d’hospitalité et ses citoyens, très disponibles, mettent toutes les commodités à leur disposition.

Tajmaât reprend ses droits

Revaloriser Tajmaât, lui redonner sa place à l’intérieur du village et rappeler son rôle dans l’organisation de la communauté, le règlement des conflits et la prise de décisions est l’autre objectif de Hacène Metref et toute l’équipe de « Raconte-arts ».

Depuis dimanche, les deux Tajmaâts du village (Tajmaât Oufella et Tajmaât bwadda) ont repris vie et son animées et fréquentées par des jeunes, des femmes, des enfants et des vieux qui ont dépassé toutes les considérations pour se mettre ensemble dans un même espace et assister aux festivités.

Pour M. Metref, Tajmaât est l’un des repères des villages kabyles, un élément indissociable de leur organisation qui n’a plus de place dans plusieurs régions.

« C’est vrai que le festival assure dans un premier lieu l’animation, mais nous voulons en faire aussi un moyen de transmission de nos valeurs et de préservation des pratiques léguées par nos ancêtres, lesquels pratiques relayées dans notre société tendent à disparaître aujourd’hui l’une après l’autre », a-t-il dit.

L’initiative, a-t-il soutenu, vise également à faire connaître la Kabylie et promouvoir son image de marque à travers la mise en valeur de son patrimoine matériel et immatériel, et tous ses atouts touristiques, naturels et culturels, notamment en présence des étrangers.

Le directeur du festival a annoncé, par ailleurs, que la 14ème édition du festival « Raconte-Arts » aura lieu au village Ath Ouabane, dans la commune d’Akbil, Daïra de Aïn El Hammam.