L’échec de plus pour les collectivités locales: L’Etat a-t-il abdiqué face au racket des parasols ?

L’échec de plus pour les collectivités locales: L’Etat a-t-il abdiqué face au racket des parasols ?

La saison estivale commence, les infractions aussi. Et comme les années précédentes, les concessions des plages n’ont pas été démontées entièrement.

L’été bat son plein et les abus des concessionnaires de plages explosent. Encore cette année, les plages du littoral algérien subissent le diktat des concessionnaires qui imposent leur loi. En dépit de l’instruction du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales portant interdiction de concession de plage au privé, ces derniers imposent des tarifs exorbitants aux estivants.

En effet, des instructions ont été données aux concessionnaires définis par les commissions chargées de la gestion des plages afin de délimiter les espaces de la devanture des hôtels, selon le périmètre des établissements qui longent les plages. Pour faciliter l’accessibilité aux plages et la gestion de leurs parkings et aires de stationnement, le choix a été laissé à la commune qui a procédé à la mise en adjudication de ces espaces avec valeurs locatives référentielles minimales fixées par les services des Domaines à 500 DA pour la location d’un parasol, d’une table et de quatre chaises.

Une mesure qui n’est pas tout à fait respectée par les concessionnaires qui continuent à imposer leur diktat en louant le parasol, la table ainsi que les chaises séparément pour optimiser au max leur gain. Une pratique qui leur permettra de gagner entre 800 et 1 000 da au niveau de certaines plages, à l’exemple des plages familiales, Kheloufi 1, Khaloufi 2, à Zéralda.

Meriem ainsi que sa famille partie hier pour passer une journée au bord de la mer raconte son désarroi : «le diktat des concessionnaires continue de pourrir la vie aux estivants qui choisissent de se rendre au bord de la mer. J’ai payé un parasol et une table à 800 DA, alors que le prix fixé par la commune est de 500 da. L’estivant n’a pas le choix soit il paye soit il cherche un autre endroit». Un autre constat.

Certaines familles possédant un parasol et une table n’auront pas le choix de poser leur table là où elles veulent. Les concessionnaires s’emparent des espaces réservés aux estivants, alors que le ministère de l’Intérieur est clair sur cette question. Les endroits accordés aux opérateurs privés sont temporaires et limités.

«Il est possible d’accorder aux opérateurs privés un droit temporaire d’occupation d’un local ou d’une superficie juste nécessaire pour le dépôt des équipements de plage (tables, chaises et parasols…)», indique la note de ce département ministériel. «Les opérateurs privés auront aussi la possibilité de louer aux estivants sans leur donner la possibilité de les installer préalablement sur le rivage», explique le document.

Beaucoup d’Algériens regrettent d’ores et déjà le début de la saison estivale. Tout est payant dans ce bled alors que la loi l’interdit. La gratuité des plages est vite devenue payante en l’absence de contrôle. Les articles de plage même offerts par les autorités publiques sont détournés et loués aux citoyens à des prix astronomiques.

Ces «plagistes» qui sont pour la majorité des chômeurs, tablaient donc sur cette activité saisonnière pour pouvoir vivre le reste de l’année. Ils ne sont pas prêts de céder facilement à cette nouvelle donne. Pour faire face à cette situation, chaque wali tente, ces jours-ci, d’agir selon la spécificité et les difficultés propres à sa wilaya et ses communes. En tous cas l’interdiction de concession de plages au privé à cependant montré ses limites et à mettre fin à cette anarchie de l’été. En attendant, le citoyen continue à subir le diktat des concessionnaires.