TIPASA – Le président du Conseil supérieur de la langue arabe (CSLA), Salah Belaid, a mis l’accent, mardi à Tipasa, sur l’impératif pour l’école algérienne d’évoluer, ultérieurement, vers le plurilinguisme après avoir assuré aux générations une maîtrise des deux langues officielles que sont l’arabe et tamazight.
« La première étape nécessite une maîtrise des deux langues officielles par les générations montantes, avant de s’orienter impérativement vers une ouverture sur les autres langues mondiales, soit un plurilinguisme ‘ciblé’ », a indiqué M. Belaid dans une déclaration à l’APS, en marge d’une rencontre sur les « Réformes des ouvrages de 2ème génération dans l’école algérienne », organisée au centre universitaire de Tipasa.
« S’attacher aux langues arabe et tamazight ne veut pas dire s’enfermer et négliger la langue de l’Internet (anglais) et d’autres langues (espagnol, chinois), qui ont leur place sur l’échiquier mondial », a-t-il relevé. Le plurilinguisme ciblé en Algérie « veut également dire la préservation de la langue française en tant que butin de guerre », tout en restant « ouverts aux langues des sciences et du savoir », a-t-il soutenu, avant d’ajouter que « rester attaché à une seule langue, mène vers une voie de garage (…) ».
Concernant l’appellation dite « 2ème génération », le président du Conseil supérieur de la langue arabe a assuré qu’il n’existe qu’ »une seule génération » qui veut dire, selon lui, « des réformes, à savoir offrir une valeur ajoutée et réviser certaines insuffisances en prenant en compte les changements et les évolutions, tout en accordant assez de temps au ministère de tutelle pour éditer un livre exempt d’erreurs. » Le CSLA, a-t-il toutefois soutenu à ce propos, « est un partenaire du ministère de l’Education nationale dans l’élaboration du livre dit de 2ème génération ».
M. Belaid a, par ailleurs, prôné le dialogue et le vivre ensemble, précisant que les nations se sont développées grâce à la critique constructive qui met en avant les spécialistes et savants dans différents domaines des sciences et leur fait écho, estimant que la langue arabe est une « langue universelle du fait qu’elle n’a pas disparue et a résisté au temps. Mais demande toutefois un enrichissement dans le domaine scientifique pour remédier à certaines insuffisances ».
Dans le même sillage, il a relevé le besoin des générations futures de « réformes à court, moyen et long termes », tout en recommandant de se « méfier de certains contenus douteux » des réseaux sociaux, liés notamment aux classements des langues et des universités mondiales, entre autres.
« Il faut s’intéresser aux langues mères et aux mathématiques, s’intéresser à la logique en générale », a-t-il plaidé, car, a-t-il dit, « l’enfant a plus besoin d’explications rationnelles et scientifiques » pour évoluer, « vient ensuite l’apprentissage des langues, notamment l’anglais ».
Salah Belaid a, également, appelé à s’ouvrir davantage sur les nouvelles technologies, tout en sensibilisant parents et élèves sur les risques liés aux supports technologiques (tablettes, smartphones) et au « langage » utilisé sur les réseaux sociaux.
La rencontre, abritée par l’Institut de langues et littérature arabe du centre universitaire « Morsli Abdellah » de Tipasa, a abordé différents axes liés aux exigences de la réforme de l’Ecole algérienne, selon Adel Lakhdar, président du comité d’organisation.