Le chef de mission du Fonds monétaire international (FMI) en Algérie Jean François Dauphin s’est souligné mercredi 15 mars 2017 à Alger de la « résilience » de l’économie nationale face à la baisse des prix du pétrole en recommandant que le secteur privé prenne progressivement le relais de la commande publique.
« L’économie (algérienne) a été globalement résiliente par rapport au choc pétrolier. Néanmoins, les équilibres des finances publiques et des comptes extérieurs ont subi de plein fouet ce choc », a-t-il constaté dans une déclaration à la presse à l’issue d’une audience que lui a accordée le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville et ministre du Commerce par intérim M. Abdelmadjid Tebboune.
Selon le représentant du FMI, « la réponse doit s’appuyer sur deux piliers : le premier consiste en la consolidation des finances publiques qui permette de restaurer la soutenabilité à long terme de l’action publique et de rééquilibrer les échanges extérieurs ».
Le deuxième devra, selon lui, porter sur « un ensemble de réformes qui vont pouvoir libérer le potentiel du secteur privé et de faire en sorte que, petit à petit, ce secteur prenne le relais de la commande publique et que l’économie se diversifie et devienne de moins en moins dépendante des hydrocarbures ».
Il a estimé que les discussions avec M. Tebboune et les cadres de son ministère ont été « enrichissantes ».
« Nous avons discuté de l’évolution de l’économie algérienne et comment elle continue de s’adapter avec des prix du pétrole et du gaz durablement plus bas de ce qu’ils étaient des années auparavant », a-t-il souligné.
Les moyens de rééquilibrer les échanges commerciaux et de promouvoir les exportations ont été également abordées.
La délégation du FMI est en Algérie dans le cadre des visites annuelles menées dans les états membres du fonds pendant lesquelles une évaluation de la situation économique et financière est faite et des mesures sont recommandées pour promouvoir la croissance et la stabilité économique.
Le FMI avait maintenu en janvier dernier ses prévisions de croissance pour l’Algérie à 3,6% en 2016 et à 2,9% en 2017, en anticipant une reprise à partir de 2021 à 3,4%.
Le Fonds a gardé ses prévisions pour l’inflation en Algérie inchangées en 2016 à 5,9% contre 4,4% en 2015 et prévoit un taux de 4,8% en 2017.
Le solde du compte courant a représenté -15,1% du Pib en 2016 et devrait baisser à -13,7% du Pib en 2017 et maintenir la même tendance baissière jusqu’à 2021 à -6,3% du Pib.
Le Fonds avait souligné que l’Algérie avait figuré parmi les pays émergents et en développement qui ont « réussi à maintenir une position nette extérieure positive grâce à son très faible endettement extérieur », rappelle-t-on.