L’économie en Algérie : est-ce que c’est du développement ?

L’économie en Algérie : est-ce que c’est du développement ?

La conception du développement chez les décideurs algériens reste un concept vague et impossible à cerner ; mal compris. Donc ils font en sorte de croire profondément à l’alchimie en prenant des principes du capitalisme à l’américaine mélangés à un isolationnisme à la nord-coréenne, et toutes ceci régit par des lois qui changent à la vitesse du changement de l’exécutif.

 

Aujourd’hui, le constat sur l’économie algérienne est plus que amère, une industrie quasi inexistante ; une agriculture à la traîne qui perd plus qu’elle en produit à coups de milliards de subventions qui prennent des chemins opaques ; une économie orientée complètement sur l’importation. En termes plus simples c’est une économie de bazar, qui ne sert que ceux qui la rendent pérenne et qu’ils sont prêts à tout pour que ça ne change pas.

Cette situation n’arrange pas uniquement ceux de l’intérieur de pays qui en profitent mais surtout beaucoup d’entités étrangères qui tirent bien des avantages du circuit opaque que prend la finance de l’importation. Du coup toutes les bonnes initiatives pour le développement sont étouffées, ce qui décourage bien sûr toute idée de remise en cause. Soyons bien clair : les forces de changement resteront pour longtemps insignifiantes par rapport au courant du statu quo.

Un dicton arabe dit que les tares s’allègent si elle se généralisent; et cette situation qui ne présage pas de lendemains heureux n’intéressent pas au fond les cercles politiques et économiques en Algérie sauf pour palabrer dans des débats qui ne finissent pas dans les luxueux salons et hôtels cinq étoile au frais du contribuable. Loin d’eux l’idée que le changement vient de la pratique et de l’engagement ; à croire que la notion de joindre l’acte à la parole leur est complètement étranger.

Donc ce ne sont pas seulement les hommes au pouvoir qui doivent changer mais toute une mentalité et réflexe qui datent de l’air du parti unique où l’intérêt partisan prime sur l’intérêt de la nation toutes entière, parce que, si on voit de plus près, ce n’est plus les compétences qui gèrent mais plutôt les alliances partisanes qui prennent les décisions stratégiques au détriment des experts.

Exemple : la multiplication des partis politiques en Algérie, au lieu d’être une bénédiction et un apport positif qui enrichit les initiatives est devenue presque un frein à la bonne marche des institutions, et cet état de fait n’existe nulle part ailleurs sauf certainement en Afrique.

Autre exemple : la sphère politique et celle de l’économie en Algérie, au lieu de se compléter et de travailler en symbiose pour le salut de tout un peuple, se retrouvent, dépourvue de leur réelle mission qui sont les leurs en principe, ils se confondent de rôle et s’égarent complètement de leur but initial parce que tout simplement ils sont devenus des outils au service d’une minorité au détriment de la nation et de son peuple.

Pourtant, tous les ingrédients nécessaires à la réussite d’une nation sont là, en Algérie, du patriotisme, de la matière première et des compétences, et une situation géographique par excellence; mais sans la volonté de toutes les composantes du peuple, encore une fois, tout est voué à l’échec.

Rahim Kermoun