Les élections législatives anticipées prévues pour le 12 juin prochain risquent d’être entachées par la présence « d’oligarques » sur certaines listes de partis politiques. Cela s’ajoute à la présence de membres de familles de leader de partis et d’anciens hauts responsables.
Si d’un point de vue juridique cela ne pose aucun problème, l’expérience qu’a vécue le pays dans le passé suscite moult interrogations quant à la crédibilité de la prochaine formation parlementaire. À cela s’ajoute bien évidemment le fait que plusieurs partis d’opposition ont décidé de se mettre à l’écart des échéances.
Par conséquent, la nature de la prochaine formation parlementaire commence déjà à se dessiner. Dans ce sens, la politologue Louisa Dris-Aït Hamadouche estime que le boycott d’une partie de la classe politique donnera naissance à « un parlement beaucoup plus faible que ses prédécesseurs en raison de sa composition ».
Dans un entretien accordé au quotidien El Khabar, elle explique qu’il « sera difficile de former une majorité parlementaire en présence d’un grand nombre de listes indépendantes ». « D’autre part, le boycott renforcera le fossé et la crise de confiance entre une partie importante de la société et l’autorité, ce qui rend la résolution de la crise plus difficile qu’elle ne l’est actuellement », a-t-elle ajouté.
Des hommes d’affaires sur des listes de partis
Concernant la question des oligarques, des sources proches du dossier électoral parlent déjà de la présence de dizaines d’hommes d’affaires dans des listes de partis. Sans surprise aucune, c’est des partis qui ont été déjà cités dans l’affaire des candidatures familiales.
Selon ce qu’a rapporté le quotidien national l’Expression, il s’agit d’au moins 10 hommes d’affaires qui figurent sur les listes du parti El-Bina et 13 autres au sein du parti El-Moustakbal. D’autres sources parlent également du parti du FLN.
Citant des sources auprès des organisations patronales, le quotidien arabophone Echorouk cite les mêmes formations politiques ainsi que des listes indépendantes qui comportent les noms de plusieurs hommes d’affaires dans le domaine des travaux publics, de la construction, des promoteurs immobiliers et autres investisseurs dans plusieurs domaines.
Des partis optent pour des candidatures familiales
à côté de cela, plusieurs leader et chef de formations politiques comptent présenter des membres de leurs familles. Des hommes politiques et chefs de partis ont donc choisi de présenter leurs proches comme candidats, soit dans leurs propres partis, soit en tant qu’indépendants.
Il s’agit donc, parmi tant d’autres, du fils du président du mouvement El Bina Abdelkader Bengrina, présent sur la liste du parti de son père « qu’il préside au niveau de la wilaya d’Alger », selon ce qu’a rapporté le quotidien le Soir d’Algérie ce dimanche citant le chargé de communication du parti.
Au sein du Rassemblement national démocratique (RND), c’est le fils de l’ancien chargé de la communication au sein du parti qui s’est présenté dans une liste indépendante au niveau de la capitale. Cette liste est présidée par le député sortant Ghani Ouicher.
Il s’agit également, au sein du même parti, du frère d’un membre du secrétariat national du parti qui a été présenté dans la liste du parti au niveau de la wilaya de Mila, rapporte encore le même journal citant une source proche du RND.