Législatives en Australie: Et si Julian Assange était élu sénateur?

Législatives en Australie: Et si Julian Assange était élu sénateur?

Le fondateur de Wikileaks est candidat aux élections législatives fédérales qui vont renouveler la Chambre des représentants et la moitié du Sénat samedi…

Cloîtré depuis plus d’un an à l’ambassade d’Equateur à Londres pour éviter d’êtreextradé vers la Suède pour une affaire de viol puis vers les Etats-Unis pour la publication de plus de 700.000 documents classifiés secret-défense par Wikileaks, Julian Assange pourrait bientôt entamer une nouvelle carrière.

L’Australien aux cheveux presque blancs est en effet candidat au Sénat sous la bannière du WikiLeaks Party, pour les élections législatives fédérales qui doivent avoir lieu samedi en Australie. Et il pourrait bien être élu, indique à 20 MinutesFabrice Argounès, politologue et géographe au centre Emile Durkheim de l’université de Bordeaux et auteur d’un Atlas de l’Océanie (2011, éd. Autrement).

Le WikiLeaks Party crédité de « 0 à 4 sièges»

«Si l’on en croit el ssondages, il y a un véritable soutien à Assange dans les sondages. C’est quelqu’un de célèbre et de populaire. Reste à savoir si ce courant de sympathie, cette aura dont il bénéficie au niveau national, aura une place significative dans le vote.» D’après les derniers sondages, le WikiLeaks Party devrait remporter «entre 0 et 4 sièges».

Selon Fabrice Argounès, cette possible victoire électorale ne serait cependant pas due qu’à l’image positive d’Assange. «Il y a un ras-le-bol généralisé dans l’opinion australienne. Les deux leaders, l’actuel Premier ministre travailliste Kevin Rudd et le chef de l’opposition conservatrice Tony Abbott, n’ont pas une bonne image, même si Abbott devrait passer. En surfant sur cette vague, le Wikileaks Party pourrait rassembler les mécontents.»

Pas d’immunité

Et, s’il devenait sénateur, le fondateur de Wikileaks aurait-il la possibilité de d’échapper à la justice? Pas vraiment: son mandat de six ans ne lui permet pas de bénéficier d’une totale immunité parlementaire. Et des hauts fonctionnaires américains ont d’ores et déjà indiqué que cette éventuelle élection ne changerait rien à la détermination des Etats-Unis de le poursuivre.

En conséquence, le lanceur d’alerte risque de ne jamais pouvoir siéger dans son pays d’origine. Il a d’ores et déjà proposé de se faire représenter ou d’intervenir depuis Londres via Skype. Du jamais vu. «Une chose est sûre, si jamais il est élu, les Australiens vont devoir faire preuve d’inventivité», anticipe Fabrice Argounès.