La Norvège a commencé à voter lundi 9 septembre lors d’élections législatives pour lesquelles la coalition de centre gauche sortante est loin d’être favorite. En dépit de sondages qui le donnent tous perdant, le premier ministre travailliste, Jens Stoltenberg, a tout de même continué d’affirmer, dimanche, avoir un « très bon sentiment ».
Sur les 3,64 millions de Norvégiens ayant le droit de vote, « un demi-million ne se sont décidés que ce week-end », a ajouté le chef du gouvernement pour expliquersa foi persistante en une victoire. « Et puis je suis optimiste par nature », a-t-il ajouté.
Chef des conservateurs, Erna Solberg est pourtant largement pressentie pour lui succéder à l’issue du scrutin de lundi qui pourrait aussi voir entrer au gouvernement le Parti du progrès (FrP), une formation populiste anti-immigration. Les premiers résultats partiels devraient être connus à 21 heures (heure de Paris).
« La droite norvégienne face au casse-tête populiste »
Comme tous les sondages antérieurs, une enquête d’opinion parue dimanche dans le journal Aftenposten augurait en effet d’une nette victoire des quatre partis d’opposition de droite (parti conservateur, FrP et deux partis centristes). Ce bloc dit « bourgeois » y est crédité de 54,3 % des intentions de vote, soit une confortable majorité de 95 sièges sur 169 au Parlement, contre 39 % à la coalition de gauche sortante de M. Stoltenberg.
Le FrP, dont l’extrémiste Anders Behring Breivik – auteur du massacre de jeunes travaillistes en 2011 sur l’île d’Utøya – était membre jusqu’en 2006, était quant à lui crédité d’environ 15 % des intentions de vote. Ce parti prône une politiqued’immigration restrictive visant à juguler le nombre de demandeurs d’asile. Tenu à l’écart du pouvoir depuis sa création, il y a quarante ans, le parti est parvenu àgagner en respectabilité, même s’il fait encore grincer des dents. Il a ainsi clairement dénoncé Breivik et atténué son propre discours sur « l’islamisation rampante ».
les témoignages des rescapés des attentats en Norvège : »J’entendais le bruit de ses bottes à quelques mètres de moi »
Pourtant, sur le papier, les conditions pour un troisième mandat de la coalition de gauche au pouvoir semblaient réunies : une prospérité économique portée par un secteur pétrolier florissant, le quasi-plein emploi et une qualité de vie parmi les meilleures au monde pour les 5 millions d’habitants.
Mais, en place depuis 2005 – une longévité exceptionnelle en Norvège –, le gouvernement de centre gauche pâtit d’une usure du pouvoir mais aussi des suites des attaques de Breivik. D’abord salué pour la façon dont il avait géré le carnage avec son message promettant « plus de démocratie » et « plus de tolérance », le dirigeant travailliste avait ensuite vu son image écornée par les défaillances des autorités mises au jour par les attaques.