Le président du Front du changement (FC) Abdelmadjid Menasra a présidé, hier, une rencontre du majliss echoura (conseil consultatif) de son parti à Alger. Dans un discours prononcé à l’ouverture de la rencontre, Menasra a évoqué les questions de l’actualité nationale, à commencer par les prochaines législatives.
S’interrogeant sur l’opportunité d’organiser des élections en Algérie, Menasra a estimé que les pouvoirs publics « n’offrent pas suffisamment de garanties pour assurer une élection crédible et transparente ». « Les garanties légales et politiques apportées pour la régularité des élections de 2017 restent insuffisantes », a-t-il insisté.
Il a appelé à une plus forte volonté politique, estimant que seul le président de la République était à même de garantir des élections régulières en faisant obligation à tous d’appliquer la loi à toutes les parties au processus électoral. Aux yeux de Menasra, « seules des élections crédibles sont à même de sortir le pays de l’ornière ».
A ce propos, il a brossé un tableau des plus sombres de la situation du pays estimant qu’il est en proie « à une crise multiforme ». « L’Algérie est dans un profond fossé, où elle subit une crise tant économique, financière, politique, sociale qu’ éthique. » A ce propos, l’ancien ministre de l’Industrie a estimé que « le régime algérien est malade d’un dédoublement de personnalité », incapable, à ses yeux, de « trouver des solutions idoines à la crise algérienne ».
Selon< lui, la crise financière algérienne est « tellement profonde » que le gouvernement « ne peut établir un budget en référence à un prix du baril du pétrole en deçà de 50 dollars, alors que le prix du baril de pétrole n’atteint pas actuellement ce chiffre ». Au plan économique, le président du Front du changement estime que « l’économie algérienne est totalement effondrée et la plupart des budgets d’équipements sont à l’arrêt car il n’y a aucun encouragement à l’investissement ainsi qu’une hégémonie de la corruption ».
« Il y a des obstacles à la croissance et une bureaucratie qui paralyse l’administration et l’esprit d’initiatives », lance-t-il. Avant de soutenir que « les choses ne vont aucunement s’améliorer dans notre pays avec les anciens réflexes. Il convient de casser la bureaucratie pour libérer les initiatives et créer des richesses hors hydrocarbures ».
Evoquant la crise sociale, l’ancien ministre de l’Industrie estime que « le peuple algérien est inquiet de sa situation sociale ». « Le peuple algérien est socialement à l’abandon et chaque fois, le gouvernement puise dans ses poches au lieu d’aller à chercher de l’argent ailleurs », fait-il observer. Avant de dénoncer l’avant-projet de loi sur les retraites et le traitement du gouvernement de ce dossier ».
Il regrettera que le gouvernement n’ait pas cherché un consensus sur ce dossier avec les partenaires sociaux, pourtant représentatifs des travailleurs.