Les oubliés. La tenue des élections législatives avance à grands pas. Les formations politiques, après s’être longuement «tâtées», viennent enfin d’annoncer leur participation au scrutin. Fusions, alliances, réorganisations, ces partis abattent beaucoup de travail en interne. La Haute Instance de surveillance des élections est opérationnelle. Le gouvernement assure la préparation matérielle de cette consultation.
Jusque-là tout va bien. Du moins pour l’aspect organisationnel. Reste le contenu et la mobilisation des électeurs. Sur ce plan, le gouvernement a pris ses devants. Le ministre de l’Intérieur, Nouredine Bedoui, a tenu à préciser que «conférer une dynamique à la vie politique est du ressort des partis politiques». C’était à l’APN dimanche dernier. Le message est clair. Intéressez-vous et intéressez les électeurs pour une participation la plus large possible. Et si Bedoui a cru bon de rappeler le véritable enjeu des élections, c’est pour de bonnes raisons.
Le plus dur dans ce genre d’opération, c’est de mobiliser les électeurs. De les attirer et de les réunir autour d’un programme. Or, autant l’exercice est en soi difficile en temps normal, autant s’ajoute le discours politique, pas seulement dans notre pays, qui a de plus en plus de mal à accrocher. Le déficit dans ce domaine est important. Il s’accentue d’échéance en échéance. Les raisons, tout le monde les connaît.
On citera les deux principales. Promesses vite oubliées et inaccessibilité des élus durant leur mandat. Il faudra beaucoup d’efforts, cette année, aux candidats pour corriger ce retard accumulé. Les électeurs rendus sceptiques par les anciens comportements des élus, ne seront certainement pas faciles à convaincre, cette fois, du contraire. Pourtant, l’épreuve est inévitable.
Il est impossible de la contourner si les partis politiques veulent gagner ces élections. En cas de mauvais résultats, il ne sera plus possible d’accuser les vieilles malversations électorales du passé. Tout a été verrouillé. Les résultats ne seront que le résultat du travail et des efforts de chaque parti durant la campagne électorale. Ceci dit, il y a, parallèlement, un enjeu national qu’il ne faut pas perdre de vue. Bedoui le résume ainsi: «Révéler au monde entier, la force de l’Algérie, sa stabilité, l’unité et la cohésion de son peuple.»
Par une forte participation citoyenne des électrices et électeurs. Par les temps qui courent et toutes ces menaces à nos portes, les Algériens se doivent d’être au rendez-vous. Peu importe le choix du candidat. L’essentiel est de voter. L’essentiel est que le monde entier sache que nous sommes unis comme un seul homme dès lors que la nation est en danger. C’est le rôle des partis, mais aussi du gouvernement. Des associations civiles. Des médias. De tous les Algériens qui aiment leur pays. C’est-à-dire les électeurs!