L’altruisme bienveillant, dont le seul but est de rendre heureuse une autre personne, serait plus marqué après un certain âge, d’après une étude américaine.
Les tendances altruistes semblent se renforcer dans notre seconde moitié de vie, d’après une étude menée par une équipe de l’université d’Oregon, aux Etats-Unis. En cumulant les expériences de vie, l’envie de contribuer au bien-être général augmente naturellement, expliquent les chercheurs. L’étude, publiée par la revue Journal of experimental psychology : General, reprend le fil des travaux menés par la même université en 2007 sur un petit groupe de volontaires. Et les résultats confirment ce que l’ancienne équipe a évoqué : après 45 ans, nous avons plus de facilité à donner notre argent à des organisations caritatives par pur altruisme.
En effet, les scientifiques ont prêté attention aux raisons qui motivent chaque personne lors d’un acte de générosité. Ils ont ainsi donné 100 dollars à 80 adultes et leur ont demandé de choisir s’ils voulaient garder l’argent pour eux ou s’ils préféraient en faire un don à une œuvre caritative. Les cerveaux des volontaires ont été analysés au scanner pendant qu’ils regardaient l’argent passer sur leur compte bancaire ou sur celui d’une organisation caritative de leur choix. Ils ont ensuite répondu à un test de personnalité.
Des motivations différentes
Le but de cette étude était d’associer une approche psychologique, économique et neuroscientifique afin de mieux comprendre les mécanismes de l’altruisme. Grâce à l’imagerie médicale, l’équipe a été en mesure de déterminer les raisons de la bienveillance des participants les plus altruistes. Car si certains donnent pour le plaisir de voir une autre personne heureuse, d’autres le font pour se sentir mieux ou pour paraître une meilleure personne face à la société. Les zones du cerveau qui s’activent sont différentes en fonction de la motivation profonde de chaque personne.
Les résultats de ce test ont permis d’établir les caractéristiques des « vrais » altruistes : des personnalités sociables, âgées d’un minimum de 45 ans. D’autres facteurs ont été pris en considération. La religion est associée à une générosité légèrement plus grande, mais le genre, la tendance politique et le revenu annuel ne jouent aucun rôle dans l’altruisme. Ces conclusions confirment celles de l’étude précédente, indiquent les scientifiques, mais la recherche doit se poursuivre et creuser encore plus loin.