l’Egypte et l’Arabie Saoudite normalisent leurs relations diplomatiques: ce que cache l’alliance Le Caire-Riyad

l’Egypte et l’Arabie Saoudite normalisent leurs relations diplomatiques: ce que cache l’alliance Le Caire-Riyad

Le réchauffement des relations entre l’Égypte et l’Arabie saoudite en sus de la feuille de route qu’ils ont déclinée pourrait trouver son explication outre-Atlantique : à la Maison-Blanche.

Nouvelle lune de miel entre Riyad et Le Caire à la faveur de la visite du président égyptien Abdelfattah al-Sissi en Arabie saoudite qui s’est achevée sur le recentrage des priorités de leur coopération avec un appui franc du royaume au combat de l’Égypte contre le terrorisme.

Précision de taille : l’accord conclu entre les deux pays concerne les pays en crise et cite toute la région incluant ainsi la Libye.

De mauvais augure pour la démarche algérienne pour “imposer” une solution politique dans ce pays livré au chaos. La nouvelle alliance, Égypte-Arabie saoudite s’inscrit dans le cadre du soutien au controversé maréchal Khalifa Haftar et aux milices salafistes qui l’appuient à Benghazi. Une implication pour affaiblir les Frères musulmans de Tripoli, soutenus eux par le Qatar et la Turquie et à un degré moindre par l’Italie. Perspective qui risque de prolonger encore les affrontements et de saborder les efforts pour rapprocher les positions de toutes les parties et de les ramener à la table du dialogue. Un principe acquis par le ministre des Affaires maghrébines, de l’UA et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, qui vient d’achever une visite en Libye où il a rencontré les responsables politiques et les notables de toutes les régions et qui, selon ce qui a été rapporté par les médias, ont donné leur accord pour le dialogue avec l’option de l’amendement de dispositions de l’accord politique signé en 2015. Tout comme ressort le principe du rejet de l’ingérence étrangère et “du fait accompli”.

Un jeu dans lequel persiste l’Égypte renforcée désormais par l’Arabie saoudite. Selon des observateurs, le réchauffement des relations entre l’Égypte et l’Arabie saoudite en sus de la feuille de route qu’ils ont déclinée, concertation et coopération pour trouver des solutions aux crises auxquelles sont confrontés certains pays de la région, pourrait trouver son explication outre-Atlantique : à la Maison-Blanche. Absent politiquement dans la crise libyenne, le président Donald Trump avait affirmé qu’il n’avait aucun rôle à jouer en Libye pace que les États-Unis ont suffisamment de rôles à jouer dans le monde.

Aussi peut-on comprendre que ce “petit” rôle a été laissé aux soins de ses deux alliés de la région. Cela d’autant que, un autre indice, Fayez al-Sarraj, le président du conseil présidentiel et Premier ministre du gouvernement d’union nationale libyen est attendu le mois de juin prochain aux États-Unis où il effectuera une visite officielle. Une visite qui va inaugurer l’implication directe des Etats-Unis dans cette crise, sachant que militairement, des soldats américains y sont déjà présents. Outre le risque d’un prolongement du conflit russo-américain de Syrie vers la Libye, pour les observateurs, les États-Unis peuvent aisément influer sur le cours des événements en Libye et pousser les protagonistes à adopter une solution politique. Cela sachant que formellement cette puissance soutient la solution préconisée par Alger. Et c’est vers la Maison-Blanche que les regards restent braqués étant donné que les Etats-Unis peuvent imposer cette option aux Libyens. Le travail en amont étant fait à la fois dans le cadre de l’initiative politique algérienne et le rééquilibrage du rapport de force en faveur du camp de Haftar par le duo Égypte-Arabie saoudite. Les prochains jours seront décisifs pour les Libyens qui sont appelés à se déterminer clairement sur l’option à adopter, d’autant plus que dans l’absolu chacune des parties est d’accord sur le principe du partage des responsabilités au sein des institutions. Ce qui explique aussi l’offensive diplomatique de l’Algérie.