L’Egypte jouera deux matches hors du Caire, La FIFA «caillasse» l’Algérie

L’Egypte jouera deux matches hors du Caire, La FIFA «caillasse» l’Algérie

Au début de l’histoire, il y avait ce 12 novembre 2009 où l’EN s’est rendue au Caire pour disputer le dernier match qualificatif pour le Mondial.

En début de soirée, l’avion d’Air Algérie atterrit sur le tarmac de l’aéroport du Caire. La délégation est transportée vers l’hôtel de sa résidence dans un bus luxueux. La tension était à son paroxysme au Caire. Toute l’Egypte est mobilisée pour pousser son équipe vers une qualification au Mondial.

A une centaine de mètres de l’arrivée du bus, une horde d’excités et de fous supporters d’Oum Edounia armés de toutes sortes de projectiles balancent leurs…missiles droit sur le bus, causant d’importants dégâts dans le camp algérien : résultat de la guerre déclarée : trois joueurs algériens, à savoir Lemouchia, Saïfi et Halliche, se retrouvent grièvement blessés et le reste des joueurs psychologiquement très atteint, car très choqués par ce qu’ils viennent de vivre. Le match devait être reporté.

Jerome Walcke, le SG de la FIFA, qui se trouvait sur place au Caire, promet de lourdes sanctions. La délégation algérienne menaçait de revenir à Alger.

Mais la pression aidant, notamment des pouvoirs politiques et de la FIFA, les camarades de Halliche ont été presque obligés de jouer le match. Pour l’honneur du foot… l’EN se plie à la décision et réalise son match héroïque disputé dans une ambiance électrique, empreinte de haine et de toutes sortes d’intimidations. L’issue de la rencontre débouche sur un match d’appui que les deux équipes doivent disputer au Soudan. La fin de la rencontre sonne aussi le début de la chasse de tout ce qui est algérien.

Deux bus transportant les supporters des Verts sont pris dans un traquenard. Plusieurs blessés sont à signaler encore une fois dans le camp algérien. Même dans leur dernier retranchement, les fans algériens ne sont pas épargnés par la horde sauvage qui veut coûte que coûte avoir leurs têtes.

Un climat de terreur règne alors sur Le Caire. Même l’ambassade d’Algérie sera attaquée. Ce scénario durera des semaines et des semaines. Aidée par le silence complice de la FIFA, l’attaque des Egyp…tiens se poursuit sans relâche. La guerre prend de l’ampleur. La tension était telle que les autorités égyptiennes se sont, elles aussi, mises de la partie pour déverser leur venin sur le pays de un million et demi de martyrs. Le pouvoir de Moubarek n’a fait qu’appuyer la haine de ses médias lourds qui gavent à longueur de journée les esprits tordus de leurs téléspectateurs qui croient à leurs scénarios montés de toutes pièces. Alger évite l’incident diplomatique en gardant le silence, seule arme capable de faire mal aux… imbéciles.

De novembre à mai : six mois sont passés et l’Algérie attend toujours que la FIFA lui rende justice. Croyant dans les principes de la première instance mondiale du football, les supporters algériens s’attendaient à ce que Blatter frappe d’une main forte l’Egypte pour que cela serve d’exemple.

Il s’appuie notamment sur la célérité avec laquelle il a traité le dossier Turquie-Suisse où ses compatriotes avaient eu un traitement spécial à Istanbul. Il sanctionne sine die la Turquie. Mais même s’il a pris tout son temps pour étudier la doléance de l’Algérie, il ne pouvait quand même pas se permettre de ménager le pays qui a «pourri» sa compétition préférée : la Coupe du monde…Malheureusement pour les niais d’Algériens que nous sommes, Blatter et son instance ont fait pire que nos agresseurs. Au nom de la loi qui leur convient, ils viennent de «caillaser» l’Algérie par une sanction qui frise le ridicule…

Mesdames et Messieurs, voici toute honte bue la décision de la FIFA

«La Commission de discipline de la FIFA, présidée par Marcel Mathier, a décidé aujourd’hui, mardi 18 mai, à Zurich, d’infliger à la Fédération égyptienne de football une interdiction d’organiser les deux premiers matches à domicile de l’équipe représentative «A» d’Egypte dans le cadre de la compétition préliminaire de la Coupe du monde de la FIFA, Brésil-2014 dans un stade situé à moins de 100 kilomètres du Caire.

Elle devra, en outre, payer une amende de CHF 100 000. La Commission de discipline de la FIFA a pris cette décision après avoir déterminé que la Fédération égyptienne de football n’avait pas pris toutes les mesures de sécurité nécessaires pour assurer la sécurité de la délégation algérienne ainsi que la sécurité et l’ordre dans le stade international du Caire lors du match de qualification pour la Coupe du monde de la FIFA 2010 disputé entre l’Egypte et l’Algérie le 14 novembre 2009.

La Commission de discipline de la FIFA a pris note en particulier du fait que la fédération égyptienne n’avait pas pris les mesures nécessaires pour empêcher l’attaque du bus de la délégation algérienne sur le chemin de l’aéroport à l’hôtel le 12 novembre 2009, lors de laquelle les vitres du bus ont été brisées et quatre membres de la délégation algérienne, dont trois joueurs, ont été blessés.

La commission a également pris note du fait que la sécurité et l’ordre n’avaient pas été garantis dans le stade, puisqu’un nombre excessif de spectateurs s’étaient vu accorder l’accès au stade et que les entrées et les escaliers étaient obstrués.

De plus, à la fin du match, le bus de la délégation algérienne avait été retenu pendant plus de 45 minutes. Concernant le match barrage disputé entre l’Algérie et l’Egypte au Soudan le 18 novembre 2009, la Commission de discipline de la FIFA a déterminé que les conditions pour l’ouverture d’une procédure disciplinaire n’avaient pas été remplies et a donc décidé de clore le dossier.» Sans commentaire… Le rappel des faits suffit.

Halliche refuse de commenter : «Allah aissahel alihoum»

Le défenseur algérien, Rafik Halliche, blessé au bras à la suite du caillassage du bus algérien, le 12 novembre dernier près de l’aéroport du Caire, par des voyous égyptiens, n’a pas voulu, hier, commenter les sanctions prises par la FIFA à l’encontre de la sélection égyptienne qui devra jouer ses deux prochaines rencontres des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 à moins de 100 km du Caire. «Je n’ai pas de commentaires à faire. Rabi aissahel allihoum», s’est contenté de dire le défenseur du Nacional Medeira à l’un de nos confrères.

Menad : «C’est un verdict ridicule»

«Sincèrement, la FIFA n’a pas été à la hauteur de l’événement. C’est un verdict très clément et ridicule en même temps. Des sanctions pareilles vont encourager la violence. Après le caillassage du bus de l’équipe nationale au Caire, on s’attendait à des sanctions très lourdes, mais la FIFA s’est contentée d’infliger une amende financière et d’obliger l’Egypte à recevoir deux matches à 100 km, c’est vraiment très peu.»

Mehdaoui : «C’est un encouragement à la violence»

«Cela ne peut pas du tout être de la part de la FIFA. Il y a eu une agression contre le bus de l’EN et sur certains joueurs, mais ce verdict ne reflète pas la gravité de ce qui s’est passé dans la capitale égyptienne. Avec une sanction de deux matches à 100 km du Caire, je pense que c’est un encouragement à la violence. Les Egyptiens peuvent recevoir à Assouan ou Alexandrie. La FIFA aurait pu obliger au moins les Egyptiens à jouer à huis clos, mais elle ne l’a pas fait. Je dirai que c’est une sanction non conforme aux attentes du peuple algérien. Il y a eu une agression contre la délégation algérienne au Caire, mais l’instance internationale du football s’est montrée clémente avec les Egyptiens. Pour l’amende financière, elle va renflouer ses caisses avec un peu d’argent.»

Belloumi : «Il fallait faire jouer l’Egypte en dehors de son pays»

«C’est un verdict très clément. On s’attendait à des sanctions plus lourdes, car ce qui s’était passé au Caire était grave. Au lieu de contraindre l’Egypte de recevoir deux matches à 100 km du Caire, il fallait l’obliger à jouer en dehors du pays. Ce ne sont pas des sanctions pour moi. C’était prévisible.»

Aït Djoudi : «En tant qu’Algérien, je suis déçu»

«Personnellement, je suis surpris par cette sanction, je ne m’attendais pas qu’elle soit aussi clémente. Excusez ma franchise, mais je prends cela comme une gifle pour l’Algérie. La FIFA a été trop clémente vis-à-vis de l’Egypte, on a été lésés dans cette affaire. En tant qu’Algérien, je suis déçu.»

Hadj Adlène : «J’aurais admis un avertissement qu’une sanction pareille»

«La FIFA n’aurait pas dû attendre tout ce temps pour annoncer un verdict pareil, on a été trop clément avec l’Egypte. Les lois sont claires, si l’équipe hôte n’assure pas la sécurité du transport de l’équipe adverse, elle sera sévèrement sanctionnée. Et pour cette affaire Egypte-Algérie, toutes les preuves étaient contre l’Egypte, les images parlaient d’elles-mêmes, pour une sanction exemplaire contre les Egyptiens. Franchement, il y a du louche dans un verdict pareil. Puis, je dirais aussi que cela était attendu, le fait qu’on n’a pas donné le verdict en premier lieu, il fallait s’attendre à une sanction aussi légère.

A mon avis, faire jouer l’Egypte à 100 km en dehors du Caire est un avantage pour les Egyptiens qui habitent en dehors du Caire de voir leur équipe nationale de près, ce ne sont même pas des matchs à huis clos. Personnellement, j’aurais admis un avertissement pour l’Egypte plutôt qu’une sanction pareille.»

Medouar : «C’est une victoire pour l’Algérie, la FIFA a reconnu l’acte»

«Certes, la sanction ne va pas influer sur l’Egypte, mais ce qui est positif pour l’Algérie dans cette affaire est que la FIFA a condamné l’acte. A mon avis, c’est une victoire pour l’Algérie, peu importe la nature de la sanction. Certes, c’est une sanction légère pour l’Egypte, mais il y a reconnaissance que l’acte existe. Je pense aussi que la diplomatie a joué dans le traitement du dossier, sinon je suis persuadé que la sanction aurait été plus lourde.»

N. B. , H. Ben et K. H.